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Once more with feeling ! | BOOK TAG

Once more with feeling ! | BOOK TAG

Bonjour bonjour !

Etant à nouveau en re-visionnage de cette incroyable série qu’est Buffy contre les Vampires, je trouvais opportun de faire un petit TAG sur le sujet... Tout en parlant bouquins !

Ce TAG, c’est celui inventé par la Booktubeuse Kiss The Librarian : il est inspiré d'un épisode de la saison 6 de Buffy, le fameux épisode musical considéré – à juste titre – comme l’un des meilleurs épisodes de la série voir de toutes les séries en général ! Je l’ai légèrement modifié afin de reprendre quelques chansons qui ne figuraient pas dans le TAG de base.

Du coup, aujourd’hui, on va chanter, danser et bouquiner ;) !

Ah oui et petit avertissement, pour développer chaque réponse,

il y aura des...

 

1 - GOING THROUGH THE MOTIONS / Un livre qui vous a laissé de marbre

Première question particulièrement ardue… En général, mes lectures me font ressentir beaucoup de choses, y compris des sentiments négatifs : de la colère, de la rage, un sentiment de révolte ou d’injustice. L’indifférence par contre… Après avoir creusé dans les tréfonds de mon site et de ma bibliothèque, je dirai Tête-bêche de Yichang Liu. J’ai lu ce livre lors de ma première année d’études cinématographiques. Au programme, il y avait un film magnifique : In the Mood for Love de Wong Kar-wai. Le scénario est très très vaguement adapté de la nouvelle de Liu. Non seulement je n’ai retrouvé ni la mélancolie, ni la poésie, ni l’érotisme propre au chef-d’œuvre de Wong Kar-wai mais en plus je me suis ennuyée ferme. Il n’y avait pas uniquement la frustration de ne pas retrouver un couple que j’ai chéri de tout mon être sur grand écran mais aussi le sentiment que l’auteur n’évoquait « rien ». Du vide. Évoquer l'ennui et l'insignifiance de l'existence est un exercice particulièrement ardu : il est clair que l'auteur a clairement échoué à rendre son histoire intéressante ou ses personnages attachants, du moins de mon point de vue.

D’où le fait que je sois restée de marbre... Et vous recommande 1000 fois le film In the Mood for Love.


2 - I'VE GOT A THEORY / La plus belle amitié

Je vous ai très longuement parlé du dytique Ça de Stephen King lors d’une chronique… Il n’empêche qu’à mes yeux, très peu de groupes en littérature peuvent prétendre égaler le fameux club des Loosers. Si l’on retient surtout le roman pour cette plongée terrifiante dans le mal à l’état pur (phobies nées de l’imagination enfantine et angoisses ancrées dans la réalité), l’œuvre de King est aussi incroyable de par sa bande principale : les enfants sont seuls, isolés et ne peuvent compter que sur eux-mêmes – les adultes (y compris les parents !) se révélant au choix pervers, racistes, homophobes, violents ou ineptes à les protéger face aux drames du quotidien. Il n’empêche que le club des Loosers reste soudé, dans le meilleur et surtout le pire : rarement on aura vu équipe plus liée que ces Goonies catapultés dans un univers cauchemardesque. Attachants, drôles, courageux, solidaires… Il ne se passe pas une page sans que le lecteur ne soit totalement impliqué au côté de Bill, Bev, Ben, Richie, Eddie, Mike et Stan. Leur unité est leur force et donne une véritable âme au roman.


3 - UNDER YOUR SPELL / La romance la plus choupi

De tous les livres lus en 2017, un m’a particulièrement marqué et ce livre, c’est Aristote et Dante découvrent les secrets de l'univers signé Benjamin Alire Saenz. Là encore je lui ai consacré un article complet où je chante les louanges de l’auteur mais je vais tenter de résumer au mieux ma pensée : l’intrigue nous dépeint la fougue lycéenne dans toute sa splendeur d’une plume fluide, percutante, sans fioriture, qui transcende ses personnages principaux. Ari et Dante, un peu décalés, un peu déconnectés du monde, peinent à trouver leur place dans cet univers et cherchent à en percer les secrets. Quels sont-ils ? De petites choses mais qui permettent de se construire. Cette construction, justement, passe par les sentiments qu’ils éprouvent l’un pour l’autre. Au fil du roman, on les voit passer d’inconnus à connaissances, de connaissances à amis, d’amis à tellement plus… Leur couple prendra l’intégralité du roman pour, enfin, s’épanouir : lentement, patiemment, l’écrivain nous narre cette évolution, subtile et crédible. Leur couple, tolérant, plein d’abnégations et de sacrifices, est l’un des plus beaux de la littérature YA. Aristote et Dante est un roman qui parle au-delà de l’âge, du genre ou de l’orientation sexuelle, porté par un duo des plus attachants. LE couple choupi par excellence.


4 - I'LL NEVER TELL / Une romance complexe et intéressante

On continue sur la romance mais cette fois avec un ouvrage nettement moins feel-good, j’ai nommé Les Hauts de Hurlevent d’Emily Brontë. J’ai lu ce livre au lycée, je me suis passionnée viscéralement pour cette histoire tragique, j’ai mis la main sur la plupart de ses adaptations (dont celle, certes libre et moderne mais très proche de l’esprit du roman diffusée sur ITV), j’ai eu envie d’éviscérer Hindley en mode Game of Thrones, je suis tombée follement amoureuse d’Heathcliff et je me suis identifiée corps et âme à Catherine… Leur couple, rude, passionné et destructeur ressemble aux lieux qui a vu naître cette histoire : une contrée hostile, désertique où la folie et la Mort guettent qui n’y prend pas garde. Les personnages, prisonniers de leur hérédité et leur passion, essaieront vainement de se soustraire à leur destin tragique mais échoueront constamment. La plume d’Emily Brontë, si belle soit-elle, ne minimise guère l’horreur de leur histoire : Catherine et Heathcliff ne seront jamais réunis de leur vivant, provoquant le courroux amer et vengeur de ce dernier. C’est encore Catherine qui évoque le mieux leur couple via cette confession accordée à Nelly, dans un monologue demeuré culte : « Mes grandes souffrances dans ce monde ont été les souffrances de Heathcliff, je les ai toutes guettées et ressenties dès leur origine. Ma grande raison de vivre, c'est lui. Si tout le reste périssait et que lui demeurât, je continuerais d'exister ; mais si tout le reste demeurait et que lui fût anéanti, l'univers me deviendrait complètement étranger, je n'aurais plus l'air d'en faire partie. Mon amour pour Linton est comme le feuillage dans les bois : le temps le transformera, je le sais bien, comme l'hiver transforme les arbres. Mon amour pour Heathcliff ressemble aux rochers immuables qui sont en dessous : source de peu de joie apparente, mais nécessaire. Nelly, je suis Heathcliff ! Il est toujours, toujours dans mon esprit ; non comme un plaisir, pas plus que je ne suis toujours un plaisir pour moi-même, mais comme mon propre être. »


5 - REST IN PEACE / Ton OTP (One True Pairing) secret aka « Un couple qui n’existe pas officiellement en littérature mais sur lequel tu as beaucoup fantasmé dans l’intimité »

C'est drôle comme on peut trouver des coïncidences quand on le veut ! Avant d'écrire cet article, je n'avais jamais vu de points communs entre Thorgal et Buffy - à juste titre...

Puis, en fouillant pour trouver un couple qui me fasse totalement shipper sans être canon (et pourtant je suis la reine du ship yaoi), une réponse m'a sauté aux yeux : Kriss de Valnor et Thorgal, dans la célèbre BD éponyme créée par Jean Van Hamme au scénario et Grzegorz Rosiński au dessin. En gros dans Thorgal il y a d'un côté le couple culte, niais et monocorde (semblable à celui formé par Buffy et Angel) et de l'autre le duo volcanique, destructeur et sans limite - similaire à celui que nous sert les deux blondinets de la série. Aaricia et Thorgal ont beau être (supposément) mignons ensemble, ils restent sages et plutôt consensuels : elle lui pardonne tout et si elle n'est pas inintéressante, elle passe plus de temps à subir des événements tragiques qu'à réellement avancer. Aaricia n'est définie que par son statut de martyr et si vous lui retirez toutes les galères qui lui arrivent le personnage n'a strictement aucun arc personnel. Kriss, un peu comme Spike, c'est tout l'inverse : elle est roublarde, brutale, manipulatrice, jalouse, querelleuse, vénale, opportuniste... L'amour qu'elle voue à Thorgal est plus proche d'une obsession malsaine née du manque d'intérêt flagrant qu'il a pour elle que d'une grande passion à l'eau de rose : c'est ce qui rend leur relation si passionnante à suivre d'ailleurs.

Thorgal et Kriss sont les exacts opposés l'un de l'autre, ce qui donne lieu a des altercations verbales (et physiques !) des plus savoureuses. Cette dualité marche à merveille et est parfaitement exploitée dans le tome 19, La forteresse invisible. Il est droit, intègre et emplit d'abnégation ; elle est fourbe, va où son intérêt la porte et ne se soucie que d'elle-même - ce qui ne les empêche pas d'avoir quelques points communs tels que le courage, l'accomplissement physique et la force mentale. Du coup, lorsque Kriss accomplit un véritable acte de bravoure pour autrui et non pour sa petite personne, elle est d'autant plus admirable. Contrairement à Aaricia dont la vie entière tourne autour de Thorgal, Kriss a une personnalité et un destin qui lui sont propres. Elle est tellement géniale qu'elle a le droit à sa propre série dérivée, au même titre que d'autres personnages phares, à savoir Louve et le jeune Thorgal. Kriss est complexe, son parcours est à la hauteur d'une telle protagoniste et ses aventures sont réellement passionnantes à suivre. Un passé terrible, une ambition et une rage dévorantes, une agilité prodigieuse à l'arc... Elle n'a besoin de personne pour exister et se tirer de ses mauvais pas, ne supporte pas d'être assujettie et suit toujours ses instincts. Sa bisexualité est aussi montrée comme acquise et conforte l'idée qu'elle fait ce qu'elle veut avec qui elle le souhaite.

Du coup, même si elle profite d'une amnésie passagère pour enfin régner avec Thorgal (et coucher avec lui... Je n'ai jamais dit que le personnage était moral !), j'ai toujours trouvé dommage que les scénaristes la voit au pire comme une ennemie, au mieux comme une alliée, sans laisser l'opportunité à l'enfant des étoiles de réellement s'éprendre d'elle...


6 - DAWN'S BALLET / Un roman lié à la danse

Là encore, la réponse associée ne va pas être spécifiquement joyeuse. J’aurai pu évoquer avec vous Casse-Noisette et le Roi des souris d’Ernst Theodor Amadeus Hoffmann, dont l’adaptation la plus célèbre demeure le ballet de Tchaïkovski.

Mais c’est bel et bien un bijou contemporain qui sera au cœur de ma réponse. Voici donc un autre coup de cœur de 2017 : Les ailes de la Sylphide par Pascale Maret.

L’histoire a pour héroïne Lucie, une jeune danseuse qui cherche à concrétiser son rêve le plus cher : celui d’interpréter la Sylphide dans le célèbre ballet éponyme de Taglioni. Mais ses ambitions sont malmenées par les créatures fantastiques qui peuplent son quotidien et qu’elle est la seule à voir : salamandres, gnomes, sylphes et autres ondins rôdent autour d’elle et tous ne lui veulent pas du bien… En moins de 200 pages, l’auteure signe un roman stupéfiant, impressionnant de maîtrise ; oscillant entre le thriller psychologique et le merveilleux, voilà un croisement improbable mais réussi entre la série Skins et le film culte Black Swan. Passion acharnée pour la danse, relation amoureuse conflictuelle, anorexie, attouchements sexuels… L’ouvrage de Pascale Maret est aussi dur que profond, aussi complexe qu’addictif. L’immersion est totale, si bien que, rapidement, tout comme la protagoniste, le lecteur se trouve perdu entre réalité et fiction. Il est alors amené à se poser la question suivante : qu’a-t-il envie de croire ? La vérité ou l’illusion ? Je ne peux que vous inciter à lire ce livre pour vous faire votre opinion !


7 - WHAT YOU FEEL / La tentation de passer du côté obscur

Ici il ne sera pas question d’un unique tome mais bel et bien d’une saga, francophone qui plus est ! Je profite de ce TAG pour évoquer avec vous Apocalypsis. En l’espace de cinq tomes, Eli Essariam a chamboulé ma vision des livres fantastiques adulescents : personnages sombres, scènes violentes, ambiance malsaine, le tout sur fond de terreur biblique… Autant dire qu’il vaut mieux avoir les tripes bien accrochées (et aucun tabou religieux) pour s’y pencher ! Cette saga, effroyable thriller auréolé de dark fantasy, implacable de bout en bout, intense et tragique, est remarquablement menée et écrite. Les quatre protagonistes, Alice, Maximilian, Edo et Elias sont des ados aux personnalités complexes, solitaires et malmenés par la vie… Ils ne se connaissent pas, ne se sont même jamais entraperçus et pourtant, un terrifiant secret les lie : nos (anti)héros sont en réalité les Cavaliers de l’Apocalypse, destinés à anéantir notre monde. C’est sur leur personnalité complexe que se bâtit tout l’intérêt de l’intrigue : contrairement à de nombreuses sagas YA, les personnages sont loin d’être des enfants de cœur qui luttent contre leur part obscure. En fait, pour eux, faire le Bien se révèle infiniment plus compliqué que d’agir mal. Aussi, le fait d’épargner ou non la Terre – surtout après les épreuves que la volonté divine leur a infligées – est loin d’être dans leurs priorités… Du coup, à chaque tome (chacun étant centré sur un Cavalier), on se demande quelle décision finale (ou quelle solution !) vont-ils choisir. La conclusion du tome 5 a beau être un peu décevante, les quatre premiers tomes, eux, atteignent des sommets d'excellence qui questionnent perpétuellement notre moralité. A découvrir d’urgence !


8 - STANDING / Une relation élève/mentor qui connaît des hauts et des bas

Je fais partie des inconditionnelles de la fameuse Trilogie d’Encre de l'auteure allemande Cornelia Funk. Collégienne, j'ai dévoré les tomes en l'espace d'un été, transportée dans un univers féerique et dangereux, aux personnages secondaires étonnamment complexes. J'ai toujours apprécié Funk pour sa capacité à dessiner des protagonistes plus troubles qu'il n'y paraît, à jouer sur l’ambiguïté, une ambiguïté rarement de mise dans la littérature jeunesse.

Parmi les personnages les plus fascinants des romans : Farid le jeune voleur sorti des Mille et une nuits et Doigt de Poussière, un danseur de feu accompagné de Gwin, une martre à cornes. Farid va développer une fascination sans borne pour Doigt de Poussière et son art... Tant est si bien que ce dernier va finir par en faire son disciple. La relation de Farid et Doigt de Poussière est fascinante à suivre : le second considère clairement le premier comme un poids mort, un obstacle à sa quête personnelle. Mais, face à la ténacité du jeune homme, il va finir par céder, puis s'adoucir. Farid et Doigt de Poussière ne sont pas spécifiquement dignes de confiance : ils n'hésitent pas à s'enfuir ou trahir leur entourage, sont habitués à s'en sortir seuls et n'ont pas spécifiquement envie de vivre en communauté... Ce n'est d'ailleurs pas au danseur de feu ambulant que le voleur s'intéresse mais bel et bien à ses pouvoirs. Aussi, les voir esquisser, durant deux tomes, des rapports amicaux profonds puis l'équivalent d'une relation père/fils est juste génial ! Sans parler qu'elle impacte grandement les autres personnages... La jeune Maggie va ainsi finir par renoncer à Farid, un premier pas vers sa vie d'adolescente et la fin de ses illusions enfantines : en effet, elle laisse son premier amour à ses flammes, consciente qu'ils n'ont ni les mêmes envies ni les mêmes centres d'intérêt et qu'elle ne pourra jamais concurrencer Doigt de Poussière dans le cœur de son apprenti. Quant à notre flamboyant danseur, il va aller jusqu'à sacrifier sa vie pour sauver le jeune homme...

Doigt de poussière est sans aucun doute le personnage le plus fascinant de la trilogie mais s'il gagne en humanité, c'est sans nul doute grâce à Farid, grâce à l'admiration, l'amour (platonique, on se calme les fans de yaoi !) et la dévotion que ce dernier éprouve à son égard. De la même façon, c'est sa ténacité et sa fascination qui rendent Farid si sympathique et humain.

Un duo élève/mentor qui compte parmi les plus beaux et réalistes qu'il m'ait été donné de lire !

Le film est totalement râté mais les acteurs sont bien choisis, c'est déjà ça ^^'

9 - WISH I COULD STAY / Le livre dont tu t’es éloignée à contrecœur

Petite confession. Je déteste abandonner un livre dont je sens le potentiel. C’est frustrant, j’ai l’impression qu’il me manque une case et comme je suis un chouïa maso je réfute l’explication, pourtant évidente, que le livre ne me correspond tout simplement pas. Mon plus grand traumatisme dans le domaine n’est autre que Le Monde de Sophie, best-seller norvégien signé Jostein Gaarder – et pas Les malheurs de Sophie, ça n’a rien à voir ! Pour expliquer tout ça, petite re-contextualisation, quelques années en arrière : je vais entrer en seconde, c’est l’été, je suis avec ma meilleure amie Deb en Charente-Maritime, dans une maison familiale auréolée de soleil et de souvenirs. On farniente au bord de la piscine, on sort au bord de la plage, on se ballade dans les villages avoisinants et nos mâtinées sont consacrées à une unique activité : la lecture. Cette année fatidique, je lis Twilight, un peu ulcérée, j’admets, parce que c’est quand même bien pompé sur Buffy tout ça (n’allez pas me dire qu’Edward n’est pas un ersatz du déjà bien fadasse Angel !) ; je baille aux corneilles en lisant cette godiche de Princesse de Clêves ; je découvre l’Epouvanteur avec passion ; je relis Le Portrait de Dorian Gray pour la troisième fois… Et ma mère me met entre les mains Le Monde de Sophie, l’un de ses ouvrages cultes qui, selon elle, m’ouvrira les portes de la philo – matière qui m’attend dans seulement deux ans mais elle s’est probablement dit qu’il n’était jamais trop tôt pour bien faire. Elle a, de base, totalement raison : le roman est considéré comme une excellente initiation à la philo, à ses différents mouvements et à son évolution. Problème : le style du livre et ses thématiques ne me parlent pas, je n’ai strictement rien à faire des philosophes mentionnés dans l’ouvrage (dire que j’appellerai mon chat Aristote des années plus tard… Quelle ironie !). Non la seule question que ce livre parvient à faire naître dans mon cerveau c’est : mais qui est le taré qui envoie toutes ces lettres à Sophie ?? Bref, je rame mais je rame ! Alors que Deb, qui vient fraîchement d’achever Manon Lescaut, lit Gaarder d’une traite, moi je suis larguée. Et vexée qui plus est. A la fin de l’été, lassée par cet échec de lecture, j’ai fini par laisser tomber – enfin pas tout à fait, pour vous dire le traumatisme, cette chère Sophie traîne encore sur ma table de chevet, avec mon marque-page solidement coincé à l’intérieur. Bref, j’aurai adoré pouvoir débattre de ce livre avec ma mère ou Deb mais je n’ai jamais réussi à le finir à mon grand regret. Un jour peut-être ?


10 - WALK THROUGH THE FIRE / La décision la plus difficile rencontrée dans un livre

Je me disais aussi que ce TAG manquait d'ouvrages classiques... Et qui dit classique dit Shakespeare et, en l’occurrence, Macbeth, ma tragédie favorite signée par ce cher Will !

Histoire de dédramatiser un peu tout cela, voici un pitch rapide pour ceux qui n'auraient pas vu/lu la pièce (ou mater le film) : Macbeth tombe par hasard sur trois sorcières qui lui prédisent un brillant avenir, celui de devenir roi. Dès lors, notre vaillant général connaîtra une longue descente aux enfers : encouragé par sa femme, il va assassiner le roi Ducan et s'emparer du trône, tombant dans une succession de cruautés. Et devinez quoi ? Comme Shakespeare aime bien rendre la monnaie de leur pièce à ses personnages, notre couple meurtrier ne connaîtra pas une vie heureuse à profiter de son royal larcin ! Lady Macbeth finira folle au point de se suicider alors que Macbeth, dont l'âme vaillante a été souillée à jamais par son régicide, sera à son tour assassiné par Macduff, dont il avait au préalable buté la famille... Ambiance !

Je pense que vous avez aisément compris mon raisonnement ici. L’œuvre de Shakespeare démontre à quel point une seule (mauvaise) décision peut entraîner une multitude de choix néfastes et impacter pour toujours une vie. Lorsque les sorcières iinstillent pour la première fois en Macbeth l'idée d'être roi, l'envie germe, lentement, vénéneuse, pernicieuse, stimulée par sa Lady. Le désir du pouvoir a un effet corrupteur, qui va le pousser à prendre l'une des plus mauvaises décisions de l'histoire littéraire. Il montre comment un général loyal et fidèle, appâté par la promesse de la couronne, va assassiner un roi juste et respecté. Entre rester un noble sans pouvoir ou s’octroyer le pouvoir par le sang, Macbeth a fait son choix et il le paiera cher. Il ne saura résister à la tentation, commettra un crime qui va à l'encontre de toutes ses convictions et de là se jouera le drame, lui qui aurait sans quoi connu une existence paisible - ou non, vu son épouse, il est permis d'en douter. Macbeth, soumis à la tentation, ne peut y résister et enclenche le mécanisme autodestructeur destiné à le broyer. Il est en plus entouré de mauvaises personnes - à savoir sa femme cupide et son ami Banquo, trop crédule pour le dissuader de prêter l’oreille aux ensorceleuses. Cette tragédie raconte la chute d'un homme, causée par un premier mauvais choix qui provoque par la suite un enchaînement de décisions funestes et violentes..


11 - SOMETHING TO SING ABOUT / La plus belle leçon de vie

Pour le coup il n’y aura pas une leçon de vie mais plusieurs ! Rien ne m’inspire autant qu’une personne contemporaine courageuse. Je ne dénigre absolument pas les combats passés, entendons-nous : seulement, je m’identifie logiquement plus au parcours des personnes de la fin du XXème début du XXIème siècle. J’admire James Barry, Jeanne Baret, Jeanne de Belleville, Alina Castro, Marguerite Matisse, La Maupin, Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt, Phoolan Devi, Boadicée, Anne Bonny et Mary Read… Mais je sais que nos combats ne sont pas les mêmes. De fait, la vie surpasse la fiction en matière d’actes braves, de quête spirituelle et de parcours initiatiques. Et dans le genre, j’en ai lu, beaucoup : Des pas dans la neige d’Erik L'Homme ; « Arrête avec tes mensonges » de Philippe Besson ; Mais en quoi suis-je donc concerné ? de Sacha Batthyány ; Refuzniks - Dire non à l'armée en Israël, une compilation de témoignages et photos signée Martin Barzilai ; L'amour après de Marceline Loridan-Ivens ; La meilleure façon de marcher est celle du flamant rose de Diane Ducret … Et puis il y a, bien sûr, Lettres à l’ado que j’ai été. Ce recueil, sous la direction de Jack Parker, regroupe les lettres que 24 personnalités rédigent à elles-mêmes. Elles s’y livrent et donnent des conseils à l’ado qu’elles ont été. Loin du trip égocentrique redouté, le but est bel et bien de s’accepter malgré nos défauts et avec nos qualités. De porter un regard bienveillant en dépit de passé parfois compliqué. Ce message primordial m’a incroyablement touché, au point que je me suis moi-même prêtée à l’exercice. C’est le genre de témoignages que j’aurais aimé avoir ado, pour me rassurer, relativiser, m’épauler. Me dire que certaines de ces périodes, si sombres soient-elles, restent éphémères. Toutes les lettres sont parvenues à m'interpeller mais certaines, par leurs thématiques, m’ont touché plus que d’autres, comme celle d’Ovidie, tout en pudeur ; celle de Florence Porcel, très émouvante ; celle de Dedo burlesque et bien écrite ; celle d’Adrien Ménielle hilarante ; celles de Patrick Baud, Thomas Hercouët, Jack Parker, Marion Seclin, Nicolas Berno et Diglee ô combien inspirantes. Bref, un ouvrage vital dont les droits d’auteurs sont en plus reversés à l’association Marion la main tendue. Lettres à l’ado que j’ai été est une lettre d’amour aux ados d’hier, aux adultes d’aujourd’hui et aux espoirs de demain. Une lettre qui se partage.


12 - WHERE DO WE GO FROM HERE / La fin qui t'a donné le plus envie de lire la suite

Parmi les livres qui m’ont le plus marqué, on trouve en excellente position Les valets du roi, premier tome du diptyque Lady Pirate signé Mireille Calmel. Coup de cœur d’ado, lu sans doute beaucoup trop tôt (à douze ans, chipé dans la bibliothèque de mes grands-parents), Lady Pirate tient une place à part dans ma vie de lectrice. Je lui dois mon amour pour Mireille Calmel, ma fascination pour la piraterie, la conviction que le diptyque est la meilleure forme pour raconter une histoire, mon amour pour les protagonistes féminines fortes et la certitude qu’une méchante manipulatrice peut être aussi flippante que n’importe quel antagoniste mâle… D’emblée, j’ai été conquise : l’intrigue, réinterprétation fictive de la vie de la célèbre Mary Read, nous conte ses aventures de femme pirate, sur les mers comme sur terre. Mary est un personnage incroyable, courageux, téméraire, combatif, épris de liberté, bisexuel de surcroît. Le premier tome la voit évoluer de garçon chétif (travesti pour avoir une éducation) à femme libre, amoureuse et indépendante. Elle rencontre son premier coup de foudre, Madame Emma de Mortefontaine, qui deviendra sa pire ennemie, puis le véritable amour dans les bras du maréchal des logis Niklaus Olgersen. Entre les batailles, les espions et le cœur, Mary se forge une personnalité hors-normes. Véritable roman de cape-et-d’épée qui évoquerait Dumas si son ton badin et sa sensualité n’étaient pas évidents, j’ai achevé Les valets du roi en l’espace de deux jours… Pour finir sur l’un des dénouements les plus cruels et les plus durs qu’il m’ait été donné de lire, un livre qui se finit sur une phrase prophétique : « Sa guerre venait de commencer. » Durant les vingt-quatre heures qu'il m'a fallu pour mettre la main sur le tome 2 (le temps de le chaparder à mon grand-père, après l’école), je n’ai jamais connu une frustration si grande. Je voulais savoir la suite, j’en avais un besoin viscéral, obsessionnel… Jamais l’attente d’une suite ne m’a tant frustrée. Aussi si vous vous lancez dans Lady Pirate, je ne peux que vous conseiller d’acquérir le diptyque d’un coup !


13 - CODA / Une histoire d’amour qui commence mal et finit bien

On le sait, Spike et Buffy vont se haïr, puis se chercher un loooong moment avant de céder à leur amour dans ce fameux épisode musical. Plus mignon et moins destructeur, un autre couple connaît une issue similaire : celui de Klara Novak et Kralik. Notre duo est constitué des deux personnages principaux de La boutique au coin de la rue, l'une de mes romances cultes. Cette pièce de théâtre hongroise, signée Ernst Lubitch et‎ Miklós László, a été‎ traduite en France par Evelyne Fallot et‎ Jean-Jacques Zilbermann : autant le dire tout net, ces derniers ont effectué un excellent travail d’adaptation ! Les répliques sont parfaites et représentent parfaitement les personnages. Klara et Kralik, c’est un peu la relation je te déteste/je t’aime par excellence. Ils bossent ensemble dans la même boutique et se détestent cordialement, s'envoient pique sur pique et ne loupent jamais une occasion de faire tourner l'autre en bourrique. Jusque là, rien d’inhabituel dans une boutique qui comptent des employés radicalement différents. Sauf que Klara et Kralik s'échangent, eux, des lettres passionnées sans savoir qu'ils correspondent en réalité l'un avec l'autre. Leurs sentiments supplantera-t-il les préjugés de chacun ? Le pitch n’a certes rien de très original. Mais c’est tout à fait normal : le couple Klara/Kralik a inspiré la plupart des comédies romantiques modernes dont le film culte Quand Harry rencontre Sally. Exploitant à fond le thème de la relation chien/chat, cette courte pièce de théâtre est tout bonnement géniale. Son rythme, ses personnages hauts-en-couleurs qu'on adore voir se détester puis s'aimer, sa vision du commerce... Mais surtout ses dialogues ! La boutique au coin de la rue est un condensé de cynisme et de poésie, une marchande de bons mots. LA comédie romantique par excellence !

 

Et voilà, TAG achevé avec une pléiade de bons livres (ou pas d'ailleurs) à découvrir ! N'hésitez pas à le faire, à regarder la vidéo originale de Kiss The Librarian ou encore à visionner l'intégrale de Buffy parce que franchement, une série de qualité, ça fait toujours du bien !

On se retrouve très vite pour une chronique, d'ici là lisez... Et poussez la chansonnette en tabassant des monstres ;) !

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