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Mille & un mots avec... Charlotte Ambrun

Mille & un mots avec... Charlotte Ambrun

Une parenthèse féerique


Sur le Web, on la connaît sous le doux nom de La Parenthèse Imaginaire, un blog riche en chroniques littéraires, portraits d’écrivain et conseils à destination des romanciers de tout âge et de toute expérience. Derrière ce pseudo magique : Charlotte Ambrun.

Une autrice qui nous dévoile enfin son premier roman – et sa première réussite ! – Le Royaume sans Ciel. Ouvrons dès à présent une parenthèse sur son univers…


Avant d’évoquer le chapitre sur la Charlotte romancière, débutons par le prélude et donc… Par la littérature. Quelle lectrice es-tu ? Quels auteurs te tiennent à cœur ?

Je suis passionnée par la lecture, j'aime la sensation magique de me plonger dans l'univers d'un roman riche et fascinant. Plus précisément, je suis une grande fan de littérature fantastique et des sagas de Christelle Dabos, Robin Hobb, J.K. Rowling ou George R.R. Martin, entre autres !


Au préalable de ta carrière d’autrice, tu as été révélée par ton excellent blog culturel. Qu’est-ce qui a motivé ton envie de créer La parenthèse imaginaire, en 2014 ?

Mon blog est ma petite parenthèse où je me sens à l'aise pour expérimenter ce qui me fait envie, en restant fidèle à mon univers. Au départ, je l'ai créé pour parler d'écriture. Puis j'ai eu envie d'y publier des DIY créatifs autour de l'univers des contes et des livres que j'aime, et des marque-pages illustrés à télécharger.

Ces derniers temps, je suis revenue à mes premières amours avec des articles autour de l'écriture. La parenthèse imaginaire me pousse à faire des recherches et à organiser mes pensées pour évoluer moi-même dans mon parcours d'écriture. Sans parler des échanges passionnants avec les lecteurs du blog !


Y-a-t-il un article dont tu es particulièrement fière et que tu souhaites nous partager ici ?

C'est difficile de choisir, car j'ai aimé travailler sur chacun de mes articles. Côté DIY, je dirais mon tuto pour créer la rose enchantée de La belle et La bête. Côté écriture, mon article motivationnel pour passer du rêve à l'action, quand on a pour projet d'écrire un roman.

~ Cliquez sur les cartes pour découvrir l'article ♣♥♠♦ ~


A quel moment as-tu eu envie de passer de l’autre côté de la page, de ne plus contempler les histoires mais de les créer toi-même ?

Toute petite, j'aimais déjà inventer des histoires et je rêvais d'en écrire, mais je n'ai concrétisé ce rêve qu'à l'aube de la trentaine … J'ai créé mon blog dans la foulée du premier roman que j'ai écrit.


As-tu ressenti une pression supplémentaire vis-à-vis de cette aventure, compte tenu que tu tiens un blog à destination des auteurs ? Ou, au contraire, est-ce que toutes les réflexions que tu as menées durant plus de cinq ans ont facilité la rédaction de ton roman ?

Les deux ! Publier des conseils d'écriture induit une petite pression supplémentaire, lorsque l'on sort un livre, mais d'un autre côté, mon blog me permet d'apprendre constamment.

Lorsque je traite un sujet lié à l'écriture, j'y réfléchis longuement, je fais des recherches et je fouille dans ma mémoire pour faire des ponts et illustrer le sujet avec des extraits de romans. Ce processus permet forcément d'approfondir ses connaissances et de mieux les exploiter.

© Charlotte Ambrun / L'autrice présente son livre sur sa page Instagram


Qu'est-ce qui te captive tant dans les genres de l'imaginaire ?

J'aime les univers qui me font rêver, qui ne sont pas cloisonnés par les limites de notre réalité et qui font voyager l'imagination. Les genres de l'imaginaire suscitent chez moi un sentiment d'émerveillement que je ne retrouve pas dans les autres livres :)


Pour ta première publication, tu n’as pas choisi la facilité puisque tu as entremêlé Les Aventures d'Alice au pays des merveilles de Lewis Caroll, Blanche-Neige des Frères Grimm et Le Petit Chaperon Rouge de Charles Perrault… Trois contes très denses et très riches en symboliques. Pourquoi ces contes spécifiquement ? Avais-tu une préférence sur l’un des trois textes originaux ?

J'ai toujours eu un faible pour Alice au Pays des Merveilles, qui me fascine par son univers étrange et inquiétant, à la lisière entre rêve et cauchemar. J'aime son style foisonnant et très visuel qui a marqué notre culture (qu'il s'agisse du conte original ou des multiples adaptations et interprétations qui ont suivi).

J'ai ensuite choisi Blanche Neige et Le Petit Chaperon rouge pour leurs univers respectifs, que j'avais envie de développer dans mon histoire. Les symboliques de ces contes ont également été passionnantes à utiliser dans la trajectoire de mes personnages, par exemple le thème de l'identité que l'on retrouve dans Alice au Pays des Merveilles.


Comment es-tu venue à un tel pari ? As-tu eu de la difficulté à équilibrer la trame autour de tes héroïnes Neieli, Chaneh et Aylis ?

Lier ces trois contes n'a pas toujours été facile, mais c'est ce parti pris qui m'a donné envie de me lancer dans ce projet.

Une réécriture de conte doit apporter quelque chose d'original au récit d'origine. De mon côté, je voulais imbriquer plusieurs contes dans une même histoire, leur créer une toile commune, respecter leurs spécificités tout en les incluant dans une même matrice.

C'est cette volonté d'unification qui m'a le plus passionnée dans ce projet, même si elle m'a parfois donné du fil à retordre.


Quelle est ta vision des protagonistes féminines, centrales dans ton œuvre, et leur place dans la littérature en général ?

Dans les contes, les héroïnes ont tendance à être un peu passives, à attendre la venue des protagonistes masculins pour être sauvées. Je voulais renverser la vapeur pour que chacune devienne maîtresse de son destin !

C'était intéressant de travailler sur leurs parcours respectifs pour qu'elles deviennent plus fortes et indépendantes en tenant compte de leurs personnalités très différentes.

Neieli est une princesse ayant grandi dans une prison dorée, Aylis une orpheline maladroite et rêveuse, Chaneh une fuyarde plutôt sauvage qui vit dans les bois. Toutes finissent par se révéler à elles-mêmes et par prendre leur vie en main.


Le Royaume sans ciel ne brille pas seulement par ses personnages mais aussi par son ambiance, son aura envoûtante, ses descriptions immersives… Comment as-tu construit cet univers ? As-tu des sources d'inspiration précises ?

Quand j'écris, j'aime prendre le temps de décrire les lieux dans lesquels évolue l'histoire, en cherchant à déployer une ambiance précise dans chaque scène, que ce soit au niveau des décors ou de ce qu'ils inspirent aux personnages. Comme j'écris du fantastique, je ne bride pas mon imagination, au contraire : j'essaie de la laisser s'exprimer.

J'ai construit l'univers du Royaume sans ciel en fonction de ce que m'inspirait l'ambiance des trois contes d'origine, et j'ai laissé mon imagination développer à partir de cette base. Les œuvres qui m'ont marquée m'ont sans doute aussi influencée.

En tant que lectrice de romans et spectatrice de films, je suis captivée par les univers très visuels, avec un style fort qui imprègne l'histoire. J'ai adoré la saga La Passe-Miroir de Christelle Dabos, ou encore les films de Tim Burton (notamment Sleepy Hollow) et Hayao Miyazaki (dont mon film chouchou est Le voyage de Chihiro).


Les Editions Magic Mirror sont les premières à te publier. Comment as-tu choisi cette maison ? Pourrais-tu revenir sur ton parcours avec elle ?

Je connais l'univers de Sandy, la créatrice de la maison, depuis des années grâce à sa série de vidéos Du conte à l'écran. Ses analyses, qui décryptent les contes, sont à la fois instructives et passionnantes à regarder !

J'ai donc suivi les débuts de la maison d'édition et très vite adhéré à son univers, d'autant plus que je commençais à ressentir l'envie d'écrire une histoire reliant plusieurs contes. Suite à l'acceptation de mon manuscrit par le comité de lecture, tout s'est passé de manière fluide. Je voulais améliorer mon texte et l'équipe a su me guider pour y parvenir.

© Magic Mirror / Une citation des plus intrigantes...


S’il ne faut pas juger un livre sur sa couverture, je sais de source sûre que tu as néanmoins un faible pour les jolies illustrations… Comment s’est déroulée ta collaboration avec Mina M, la patte visuelle attitrée de Magic Mirror ?

J'aime beaucoup le travail de Mina M, et j'étais ravie qu'elle illustre la couverture de mon roman ! Le personnage qu'elle a dessiné est fidèle à l'image que je me fais de Neieli, et l'univers sombre et enchanteur de son illustration représente bien celui de mon histoire.

Comme je suis une adepte de jolies couvertures, j'étais vraiment heureuse de découvrir celle qui allait illustrer mon roman, et fière de la présenter ensuite.


Selon toi, qu’est-ce qu’une bonne réécriture de conte ? As-tu des exemples qui te viennent immédiatement en tête sur le sujet ?

Je dirais qu'une bonne réécriture utilise les bases du conte d'origine (ses péripéties, ses figures marquantes, ses symboles) en les réinventant selon la sensibilité de l'auteur. Il peut par exemple les transposer à une autre époque, inverser les rôles ou changer le message, mais on doit toujours ressentir l'essence du conte qui est revisité.

Il faut que la réécriture apporte quelque chose de nouveau et d'un peu surprenant. Par exemple, j'aime l'idée de se pencher sur le passé d'un méchant de conte pour découvrir sa vision de l'histoire !

Il y a beaucoup de réécritures que j'apprécie, mais j'ai envie de citer Le chant des ronces de Leigh Bardugo, un recueil d'histoires courtes qui revisitent chacune un conte différent. Elles ne sont pas liées entre elles, pourtant l'auteure a réussi à leur faire prendre racine dans le même univers, à y déployer la même ambiance sombre et douce-amère.

On y trouve notamment une version de La petite sirène poignante, qui est centrée sur la jeunesse de la sorcière des mers, et une réécriture d'Hansel et Gretel à faire froid dans le dos !


A l’inverse, quels sont les écueils à éviter lorsque l’on décide d’accomplir une réécriture ?

Je pense qu'il faut éviter les réécritures trop littérales, qui n'apportent rien de nouveau à l'histoire d'origine. Ou au contraire celles qui en sont trop éloignées, qui évoquent trop vaguement le conte dont elles s'inspirent.


Dans un tout autre registre – et encore puisque tes inspirations demeurent souvent littéraires – tu fais également de très bons tutos Do It YourselfBiscuits, décorations, marque-pages et bien d’autres choses encore ! Ressens-tu le besoin de te pencher sur la création sur toutes ses formes ou le DIY est-il juste un passe-temps agréable à tes yeux ?

J'aime bien varier les supports de création, pour découvrir de nouvelles choses et ne pas me lasser. Jusqu'à maintenant je n'ai pas approfondi la création manuelle autant que l'écriture, mais c'est un domaine qui me plaît et me détend !

Comme tu le précises, j'aime créer de petits accessoires en rapport avec les histoires que j'apprécie, notamment Harry Potter ou Alice au Pays des merveilles. C'est une autre manière d'explorer leur univers et de prolonger leur magie.


Quels projets nous réserves-tu pour le futur ?

Je travaille sur un nouveau roman qui n'est pas une réécriture de conte, mais dont l'univers fantastique est tout de même empreint de magie. Je suis aussi en train d'écrire un nouveau kit d'écriture consacré à la construction de l'intrigue (il devrait sortir sur mon blog d'ici fin novembre).


Que peut-on te souhaiter pour la suite ?

De la créativité, des découvertes et la concrétisation des projets qui me tiennent à cœur !


Merci encore, Chloé, pour ces questions qui m'ont fait réfléchir à l'écriture, à mon blog et au parcours de publication de mon roman. C'était un vrai plaisir !

Un grand merci à toi pour tes réponses, c'est toujours aussi passionnant de te lire !

© Charlotte Ambrun / Des petits gâteaux thématiques

réalisés par Charlotte, dont la recette est à retrouver ici.

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