Chloé
Cinâexpress : Sherlock Holmes 2 : Jeu d'ombres
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Sherlock Holmes 2 :
Jeu d'ombres
đŹ de Guy Ritchie â avec Robert Downey Jr., Jude Law, Noomi Rapace đ Sortie : 25 janvier 2012
Pourquoi changer une Ă©quipe qui gagne ? Trois ans aprĂšs le succĂšs mondial du premier volet de Sherlock Holmes, le rĂ©alisateur Guy Ritchie et son irremplaçable tandem Robert Downey JR/Jude Law reprennent du service. En 2009, le trio avait profondĂ©ment bouleversĂ© la vision du plus cĂ©lĂšbre dĂ©tective, dĂ©poussiĂ©rĂ© un mythe et inclue un scĂ©nario dâune efficacitĂ© redoutable doublĂ© de scĂšnes dâaction survitaminĂ©es. Etait-il possible de maintenir le mĂȘme niveau avec ce Jeu dâOmbres ? Pas sĂ»r. Mais Ritchie nâen Ă©tait pas loin. AprĂšs avoir mis en dĂ©route une dangereuse secte, le duo Holmes/Watson est â presque â toujours au mĂȘme point. Alors qu'un Sherlock au mieux de sa forme poursuit un complot quâil juge international, John sâapprĂȘte Ă Ă©pouser Mary. Mais le couple Watson est vite menacĂ© par Moriarty, ce qui permet Ă Sherlock d' "Ă©courter" leur lune de miel et d'entraĂźner une nouvelle fois son vieil ami dans ses enquĂȘtes. Cette fois, la scĂšne de leurs aventures dĂ©passera largement Londres : de Paris Ă la Suisse, aux frontiĂšres de lâAllemagne, le tandem sâoffre un voyage en Europe afin dâarrĂȘter le Professeur Moriarty. Avec un pĂ©riple pareil, on ne peut que se rĂ©jouir du ton quâa choisi dâadopter Ritchie : lâambiance sombre et politique qui imprĂšgne ce Jeu dâombre dresse un parallĂšle avec des situations qui sont aussi plus drĂŽles, voir burlesques (travestissement, le poney, rĂ©pliques douces-amĂšres). Le succĂšs du premier opus permet au rĂ©alisateur de faire prendre Ă la relation Holmes/Watson la tournure quâil avait dĂ©jĂ esquissĂ©e dans leurs premiĂšres aventures : cette fois-ci, câest largement moins subtil, plus direct et lâambiguĂŻtĂ© entre les deux protagonistes nâest plus Ă dĂ©montrĂ©e. Elle est ici sujette Ă de nombreuses scĂšnes de quiproquo, dâhumour, qui, de façon assez dĂ©tournĂ©e, peuvent aussi se montrer touchantes lorsquâelle tĂ©moigne de la complicitĂ© qui lie Holmes/Watson. Si Sherlock Holmes fonctionne aussi bien, câest avant tout grĂące aux talents combinĂ©s de Jude Law et Robert Downey JR qui, comme toujours, sâen donnent Ă cĆur joie. Ils effectuent leur numĂ©ro en virtuose, poussent leurs personnages au maximum de leur potentiel comique et dramatique. DĂ©sormais, dâun point de vue cinĂ©matographique, il est presque impossible dâimaginer le duo sous une autre apparence. Histoire de renouveler un peu les tĂȘtes dâaffiche â un peu car il est clair que Law et Downey JR sont les hĂ©ros incontestĂ©s du film â, on assiste Ă lâapparition de nouveaux personnages, dont le PR Moriarty, qui bien quâĂ©voquer lors du premier opus, se dĂ©voile pour la premiĂšre fois sous les traits de Jared Harris. En DoppelgĂ€nger de Holmes, Harris est tout Ă fait convaincant : la suffisance distinguĂ©e quâil affiche fait Ă©cho Ă ses Ă©lans sadiques et la facultĂ© de l'acteur Ă jongler entre ses deux facettes â gentleman/dangereux psychopathe â est plutĂŽt impressionnante. Autre apparition plus que bienvenue, celle du frĂšre atypique de Sherlock, Microsoft, qui permet dâen apprendre un peu plus sur la famille Holmes. CampĂ© par Stephen Fry (dont le talent comique et dramatique nâest plus Ă dĂ©montrĂ©), il est lâexact opposĂ© de son cadet â membre des forces secrĂštes de Sa MajestĂ© et nudiste Ă ses heures perdues pour commencer. Enfin, puisque IrĂšne Adler nâest plus de la partie, le potentiel fĂ©minin du film rĂ©side dans celui de la gitane diseuse de bonne aventure et experte en lancĂ© de couteaux Sim, interprĂ©tĂ©e par la talentueuse Noomie Rapace⊠On peut regretter dâailleurs que Sim nâest pas Ă©tĂ© dâavantage dĂ©veloppĂ©e et que son rĂŽle ne soit, au final, pas aussi excitant quâil le semblait Ă premiĂšre vue. Comme toujours, Ritchie dĂ©montre un savoir-faire incontestĂ© pour les scĂšnes dâaction, chorĂ©graphiĂ©es avec talent, stylisĂ©es au maximum â mention spĂ©ciale pour la scĂšne de chasse Ă lâhomme dans les bois â et, mĂȘme lorsquâelles sont moins spectaculaires et ressemblent davantage Ă des duels, elles exploitent toujours le maximum de leur potentiel â comme le combat qui oppose Sim et Sherlock Ă un assassin ou la confrontation final entre Moriarty et Sherlock, impressionnante de maĂźtrise. En rĂ©alitĂ©, le problĂšme de ce second film est quâil se repose paresseusement sur les acquis du premier : lâintrigue se tient mais fonctionne de façon plutĂŽt simpliste et privilĂ©gie surtout le magistral au cĂ©rĂ©bral. Il est difficile de ne pas suspecter que Ritchie se soit presque entiĂšrement laissĂ© porter par le charisme de Jude Law et Robert Downey JR, sans vraiment chercher Ă donner Ă leurs aventures un angle plus inĂ©dit. Mais, lâun des aspects les plus dĂ©cevants repose certainement sur le fait que la bande-annonce laissait apercevoir certaines scĂšnes plutĂŽt attrayantes⊠Des scĂšnes, qui finalement, seront totalement absentes du film ! Sherlock Holmes : Jeu dâOmbres est donc un bon divertissement, sans plus, qui perd beaucoup de son originalitĂ© et de son effet de surprise et nâatteint donc pas le niveau de son prĂ©dĂ©cesseur. EspĂ©rons que le dernier volet de la trilogie soit plus inattendu.

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