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  • Photo du rédacteurChloé

Cin’express : Exodus

🎥 Cin’express : Exodus 🎥


🎬 de Ridley Scott ⭐ avec Christian Bale, Joel Edgerton, Sigourney Weaver 🗓 Sortie 2014

En regardant ce film, une question me revenait sans cesse en tête : quel public est susceptible d'apprécier le dernier Ridley Scott ? Les croyants s'impliqueront-ils dans la vision très libre d'un élément crucial de leur foi, à savoir l'Exode ? Les athées parviendront-ils à s'intéresser à un long-métrage biblique, très premier degré qui plus est ?

Si je ne peux me prononcer au nom des premiers, j'avoue qu'en tant que néophyte totale, j'ai navigué entre ennui et incompréhension durant 2 heures 30...

A première vue, Exodus cumulait pourtant les bons points : décors grandioses retransmettant à merveille le faste de l'ancienne Egypte, mise en scène soignée, batailles épiques sur fond de malédiction et un casting cinq étoiles - qu'on pourrait cependant facilement accusé de whitewashing mais ce n'est pas le débat ici, jugeons le film et non les relents vaguement racistes qui planent sur sa production...

Pourtant, entre les phases mystiques, la vision apocalyptique des 10 plaies de l'Egypte et les combats épiques, le film est long. Mortellement. Il peine à trouver son rythme, s’essouffle et tente tant bien que mal de ressusciter l'attention du spectateur aux moyens de scènes chocs.

Seulement la recette, si elle fonctionne un temps, finit sérieusement par battre de l'aile. Game of Thrones est à ce titre un excellent exemple ; la série use inlassablement de ce stratagème depuis sa 2nde saison mais bénéficie d'un avantage majeur : l'intérêt que porte l'audience à ses protagonistes. C'est le problème rencontré par Exodus. Il pêche clairement par manque d'empathie. Son héro, Moïse, ne parvient jamais à susciter la sympathie ou l'admiration du spectateur : sa personnalité manichéenne n'est hélas guère rehaussée par Christian Bale qui livre ici la prestation la plus mono-expressive de sa carrière.

Le contraste est d'autant plus saisissant face à la performance incandescente de Joel Edgerton, dans le rôle de l'antagoniste Ramsès. Ramsès, despote pourtant cruel, apparaît ici beaucoup plus humain, complexe et charismatique que Moïse ne le sera durant toute l'intrigue. Ses faiblesses participent à son humanité, rendent le personnage attachant car faillible. Edgerton transcende littéralement l'écran à chacune de ses apparitions, impérial et félin, violent mais perdu : c'est lui qui, comble de l'ironie, s'attire les grâces du public. Les rares scènes d'émotion lui reviennent également, notamment lorsque la 10ème plaie lui arrache son enfant. Edgerton est fascinant, jusqu'au tout dernier plan qui le montre face à la mer, vaincu, sur le sable. Quoique pathétique, il ne sera jamais aussi antipathique que Moïse. Face à sa co-star, Bale semble noyé dans son rôle d'élu aux allures de fanatique. Problème d'identification ? Sans doute.

Quant aux restes des personnages, disons qu'ils font acte de présence. Anecdotiques, ils n'ont pour exister que des apparitions éclaires, jamais suffisamment développées pour susciter de l'intérêt.

Autre choix douteux : le parti prix ultra-réaliste voulu par Scott. Il tourne Exodus comme un film historique, non comme un récit biblique. Hélas, il est très difficile de rationaliser les 10 plaies de l'Egypte et autre mer séparée en deux. En découle des explications bancales qui peinent à convaincre. Scott choisit donc de se focaliser sur Moïse mais là encore, le manque d'empathie envers le personnage plombe considérablement l'intensité du blockbuster.

En définitive, Exodus est une grande fresque, un très bel objet visuel qui, hélas, sous la débauche d'effets spéciaux, se révèle creux et impersonnel. Inutile en somme.


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