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  • Photo du rédacteurChloé

Cin’express : Hunger Games

🎥 Cin’express : Hunger Games 🎥

🎬 de Gary Ross ⭐ avec Jennifer Lawrence, Josh Hutcherson, Liam Hemsworth 🗓 Sortie : 21 mars 2012



Avec sa trilogie d’Hunger Games, Suzanne Collins avait réussi un coup de maître : celui de décrire, à travers les yeux d’une adolescente, un monde violent et impitoyable, auquel vient s’ajouter une critique aiguisée de la société et des différents régimes dictatoriaux. Sous la plume de Collins, naissait cet alliage parfait entre science-fiction et pamphlet qui permettait d’ancrer le récit dans un univers réaliste et prenant. Pour une fois, inutile de berner le jeune public avec de grands idéaux ou une morale naïve. Dans Hunger Games, de jeunes gens s’entretuent, luttent pour leur survie et, plus tard, pour faire défendre leur cause. C’est l’évolution parfaite entre soumission et rébellion qui emporte le lecteur. Hélas, la subtilité de Collins est loin de se retrouver dans cette adaptation. Si le réalisateur Gary Ross montre sa volonté de respecter le livre – dans les grandes lignes – difficile de ne pas constater à quel point Hunger Games a été simplifié au maximum… Formaté pour être un produit commercial, adressé aux ados comme étant le successeur des sagas à succès du moment. Le plus gros problème réside dans la minimisation de la violence, pourtant omniprésente dans l’histoire d’origine. Ainsi, tout, y compris la violence ou ce qui en découle (blessures, chocs, etc.), sont dissimulés ou atténués. La réalisation nerveuse voir chaotique de Ross, qui donne parfois une sensation de brouillon plutôt désagréable, n’arrange rien. Les liens entre les personnages ne sont pas épargnés non plus, comme l’histoire d’amour qui, très vite, prend une tournure franchement clichée et candide, sans s’attarder sur la raison de ces sentiments, qui, petit à petit, commencent à naître. Inutile donc, de chercher la subtilité et la psychologie que Collins avait patiemment instaurées dans ses romans, car cette adaptation en manque cruellement. Un réel effort a pourtant été fait au niveau de la réalisation, pour tenter de placer le public dans la peau de l’héroïne, Katniss... En vain, puisque, au mieux, nous ne pouvons qu’imaginer être les spectateurs qui assistent aux combats dans l’arène, depuis leur poste de télévision. Impossible en effet de s’attacher aux personnages alors que très peu d’informations sont dévoilées sur eux, au mieux quelques brides pour les principaux ; alors que les secondaires n’ont droit qu’à une vision vaguement clichée des adversaires impitoyables. Difficile aussi de trouver du charme aux interprètes des rôles principaux de Peeta, Gale et Katniss : ils manquent cruellement de charisme et de profondeur, pour le coup ce sont les seconds rôles qui retiennent l’attention. Niveau casting, il y a donc de bonnes surprises. Comme toujours, Donald Sutherland subjugue avec son interprétation glaçante du président Snow, dictateur d’une maîtrise absolue. Wes Bentley signe aussi un retour fracassant après quelques rôles insipides, en campant l’organisateur des Hunger Games : il est un incroyable Crane (tant au niveau du look que du jeu). Woody Harrelson, en ancien champion déchu devenu alcoolique, est salissant. Amandla Stenberg a su sublimer le rôle le plus touchant de ce premier opus : celui de la petite Rue, la cadette des combattants. Si la BO se révèle assez insignifiante, à commencer par les musiques de Taylor Swift, la musique de James Newton Howard réserve quelques jolies surprises. Pour le reste, on n’aurait pu rêver mieux pour les décors et les costumes choisis : des ghettos sombres et miséreux des Districts au Capitole (le cœur de la dictature), si sophistiqué avec ses immenses buildings et son côté moderne omniprésent, sans oublier la forêt verdoyante de l’Arène, qui recèle bien des pièges et des dangers. Aux tenues rétros et simplistes du peuple s’opposent celles des habitants du Capitole, sorte de Fashion Victimes poussées à l’extrême, saisissantes. Mais les questions majeures, en regardant Hunger Games, sont : est-ce que cela pourrait arriver ? Pourrions-nous atteindre un point de non-retour avec les gouvernements jusqu’à ce qu’ils deviennent des dictatures ? La téléréalité poussera-t-elle ses notions de voyeurisme et de violence à l’extrême, en montrant l’affrontement de jeunes candidats dans l’arène, jusqu’à ce qu’il n’en reste qu’un seul ? Pourrions-nous allés aussi loin pour préserver nos vies et l’accepter dans la mesure où cela fait partie de notre histoire ? Là où Ross respecte le plus son modèle, c’est lorsqu’il dénonce les dangers de la société actuelle, qui, étrangement, pourraient évoquer un futur plutôt proche… En dépit de quelques longueurs, le film reste un divertissement spectaculaire. Il s’en serait fallu de peu pour élever Hunger Games au rang de chef d’œuvre. Etrange de penser que ce sont ses protagonistes – et interprètes – principaux, qui empêchent le film d’accéder à la place qui lui est due. Puisqu’une suite, L'embrasement, est d’ores et déjà annoncée, c’est là une excellente occasion pour Ross de gommer les erreurs du premier opus. Que le sort lui soit favorable !

 

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