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  • Photo du rédacteurChloé

7 péchés capitaux | BOOK TAG

Bonjour à tous,

Lorsque j'ai vu passer ce tag sur le compte d'Une boukineuse venue d'ailleurs, j'ai aussitôt eu envie de le réaliser : je trouve le concept plutôt cool, assez novateur, et si la plupart de mes réponses seront sans doute amenées à changer, j'éprouve toujours un vif plaisir à réfléchir sur ce genre de questions.

Je vous présente donc mes


7 péchés capitaux en littérature !


Et quoi de mieux, pour illustrer l'ensemble, que de mettre en exergue l'une de mes artistes digitales favorites, la formidable Marta Dahlig ? C'est à elle que nous devons ces sublimes illustrations des péchés originels.

Maintenant que les présentations sont faites, succombez à votre tour à ces jolies tentatrices toutes de papiers vêtues...

 

💰 L'avarice / l'ouvrage le plus onéreux de ta bibliothèque

Portraits 2005-2016 signé Annie Leibovitz. Un beau craquage en règle pour une folie qui me faisait de l’œil depuis très très longtemps.

Leibovitz est la première photographe à avoir piqué ma curiosité. Elle noue des liens étroits avec le cinéma et, sans surprise, lorsque j'ai commencé à m'intéresser à l'envers du décor, j'ai eu tôt fait de découvrir son travail. Je me rappelle être tombée sur un shooting réalisé pour Vanity Fair, aux prémices de l'ère 2000. Il s'intitulait “SPLENDOR IN THE GRASS”, référence évidente aux vers de William Wordsworth et au film désenchanté La Fièvre dans le Sang. Devant l'objectif, les jeunes talents prometteurs du moment - certains accéderont à la consécration quelques années plus tard. Sur le gazon, tout de clair vêtus, se trouvaient donc Penelope Cruz, Wes Bentley, Mena Suvari, Marley Shelton, Chris Klein, Selma Blair, Paul Walker, Jordana Brewster et Sarah Wynter.

Alors, je me suis intéressée au nom qui se cachait derrière l'objectif. Ses collaborations fructueuses avec Disney, Broadway, les univers de la mode et de la politique. Je cherchais Annie Leibovitz partout. La première fois que j'ai entendu parler de Tom Ford, avant de découvrir ses incroyables collections ou sa sublime adaptation de Christopher Isherwood (ou Isherwood lui-même à dire vrai), c'était via l'objectif de Leibovitz. En 2006, le styliste-réalisateur posait devant des tentures de velours noir, en compagnie du duo Scarlett Johansson/Keira Knightley. Les comédiennes y apparaissent en tenue d’Ève, muses diaphanes, idoles immaculées. A mon sens, Leibovitz a toujours su capter les corps sans vulgarité. La nudité, avec elle, est un art dépourvu de voyeurisme.

J'adule la façon dont elle met en scène les célébrités, dont elle parvient à tirer l'essence de ses modèles. Bref, mon admiration pour la photographe justifiait largement cet affront à mes finances !

Ces Portraits, tous réalisés entre 2005 et 2016, sont emblématiques du style de Leibovitz. Élégants, magnifiques, personnels - elle capte chez chacun l'aura qui lui est propre.

Sans doute est-ce pour cela que le portrait familial des Weinstein me met extrêmement mal à l'aise... Fort heureusement, parmi les célébrités immortalisées par Leibovitz, on trouve beaucoup de noms autrement plus sympathiques.

J'ai une affection particulière pour les clichés très sobres du couple Obama ; Lin-Manuel Miranda dans son costume d'Hamilton ; Jimmy Fallon en clown triste ; Meryl Streep face à un océan déchaîné ; Benedict Cumberbatch en mille nuances de gris ; Judi Dench et Helen Mirren en prêtresses du film noir ; la façon dont elle saisit les mouvements souples et puissants des danseurs Dwana Smallwood et Amos J. Mechanic Jr ; l’artiste Kara Walker à son atelier ; la photo de groupe de l'équipe de Quidditch tirée du premier volet d'Harry Potter... Et beaucoup beaucoup d'autres !

Une immense artiste que je ne peux que vous encourager à (re)découvrir.

📕 L'envie / le roman que tu as envie de lire depuis longtemps

Le diptyque de Madeline Miller, Circé et Achille. Passionnée par la mythologie, qu'elle soit grecque, romaine, magyare ou nordique, je ne pouvais qu'être tentée par le postulat de Miller. Les parutions en poche, sous une couverture en relief épurée et classieuse, sont dans ma PAL depuis presque deux ans...

Je compte profiter des vacances pour enfin découvrir l'évolution de la puissante magicienne ainsi que le périple tragique d'Achille et Patrocle.

On se retrouvera donc en août pour un mois spécial “Au cœur de l'Antiquité”.

💤 La paresse / le bouquin que tu négliges par flemme

La Passe-miroir de Christelle Dabos. Lorsque le premier tome est sorti, en 2013, le postulat m'a d'emblée plu. L'univers semblait riche, les héros atypiques, la plume attrayante. Les Fiancés de l'hiver, sans surprise, a d'ailleurs été un immense succès public et critique.

Seulement, Young Adult oblige, on partait sur une looooongue saga. Si vous êtes régulièrement de passage sur ce site, sans doute avez-vous remarqué que j'ai un problème avec les séries : une intrigue qui s'étire, la lassitude qui s'installe, des personnages qui vont potentiellement tourner en rond et surtout... La frustration ! A raison d'une parution tous les deux ans, l'attente me semblait interminable.

J'ai donc patienté jusqu'à ce que la quadrilogie soit achevée. Maintenant que c'est chose faite, j'avoue, je renâcle. 2160 pages dispatchées en quatre tomes, voilà qui exige un sacré investissement. Pour moi, c'est l'équivalent d'un mois complet de travail.

J'avoue, je me serais probablement désintéressée du phénomène si la géniale Sandy (alias Wonder Factory) n'avait pas sorti deux vidéos captivantes sur le sujet.

En signe de bonne volonté (et pour me motiver), je me suis procurée la très belle intégrale ci-dessous. D'ici l'année prochaine, je rejoindrais donc Ophélie et Thorn dans leur formidable périple. C'est mon engagement auprès de Sandy et de vous : La Passe-miroir, c'est pour bientôt.

🍪 La gourmandise / le récit que tu as dévoré sans aucune honte, encore et encore

Le Portrait de Dorian Gray d'Oscar Wilde. Sous toutes ses formes et toutes ses éditions... Avec une préférence marquée pour la version reliée des Editions Tibert, illustrée par Livia Caruso !

S'il est une réponse de ce tag qui risque d'être immuable, c'est bien celle-ci. L'unique roman de ce cher Oscar est mon ouvrage favori – j’ai pour lui la même passion folle, inconditionnelle et déraisonnable que celle vouée par Basil à Dorian. Un coup de foudre ne peut être expliqué : il est spontané, instinctif, primaire…

Je l'ai lu jusqu'au vertige, souvent intégralement, parfois par extraits lorsque le temps venait à manquer ; j'en ai souligné des pans entiers, j'ai traqué la moindre transposition à l'écran, dévoré chaque réécriture, cherché dans les œuvres modernes la plus infime référence. L'adaptation théâtrale mise en scène par Thomas Le Douarec reste pour l'heure ma favorite. Au passage, un DVD est disponible et s'il ne remplace pas l'expérience du live, il donne une idée très précise de la pièce.

A ce jour, Lord Henry trône toujours en chef absolu sur le podium de mes protagonistes fictifs favoris, aux côtés de Mercutio et Heathcliff.

Vous vous en doutez : dès l'annonce de cette campagne de financement, je savais que résister à la tentation serait impossible. Suivant les préceptes de Wilde, j'ai donc volontiers cédé. Et je suis ravie d'avoir succombé !

Cette édition est une merveille, d'autant plus incontournable qu'elle ne reprend pas la version publiée en 1891 mais bel et bien la traduction du manuscrit original - inédite en France jusqu'à sa sortie dans la collection Cahiers rouges de Grasset, 125 ans plus tard.

L'excellente traduction apportée par Anatole Tomczak est sublimée par les illustrations de Livia Caruso. La candeur du trait et les délicates teintes roses pâles viennent s'accommoder à la pureté de Dorian, avant de s'étioler au fil des pages, suivant l'annihilation morale du personnage.

Un immense ouvrage sur la beauté, la morale, le plaisir, l'éphémère et la chute dans le plus beau des écrins. A (re)lire absolument.

😎 La vanité / le livre dont tu parles avec emphase

Puisque je ne peux décemment pas citer Le Portrait de Dorian Gray deux fois, j'affirme haut et fort être une fidèle disciple du Bois-sans-Songe et de Lennart. L'ouvrage tient une place particulière dans ma vie de lectrice : il a signé le début de mon histoire d'amour avec Magic Mirror Editions et ma découverte de l'oeuvre de Laetitia Arnould.

Le Bois-sans-Songe contient toutes les thématiques anciennes, chères aux contes, couplé à la modernité d’une jeune auteure talentueuse. L'autrice confère à son histoire un cadre de dark fantasy sombre et mystique, un univers d’une richesse incroyable, une intrigue dense, des personnages aussi nébuleux qu’attachants…

Elle mêle habilement, sans que le rythme ou le sens n’en soient altérés, deux réécritures : celle de la célèbre Belle au Bois Dormant de Perrault et du méconnu Ole Ferme-l'Œil d’Andersen. L’écrivaine combine références et inspirations fantastiques avec un plaisir évident. Elle réussit étonnamment à tromper le lecteur, joue sur ses connaissances pour mieux le surprendre ; les rebondissements sont en effet nombreux, pourtant elle prend soin d’instaurer une véritable ambiance à son intrigue, d’installer la situation et de développer ses protagonistes.

Et quels protagonistes ! On retiendra surtout un écureuil blanc comme la neige, une princesse au fort tempérament, des étranges devineresses aux motivations troubles, un prince tourmenté incapable de trouver sa place en ce monde… Lennart Leifsen est incontestablement l’un des anti-héros les plus captivants de la scène fantastique actuelle : au fil des pages, il sera détestable, touchant, cruel, inconstant, incompréhensible, charmant, terrifiant, charismatique, doux, violent… Un personnage dense et complexe, sombre et secret, à l’image du Bois-sans-songe qu’il a patiemment érigé, muraille végétale imprenable et imprévisible, dotée d’une vie qui lui est propre.

Le plaisir de la découverte se couple ici aux différents niveaux de lecture qu’on peut discerner, à commencer par une critique virulente de la xénophobie, cette peur exacerbée de la différence, l’aveuglement des puissants, la manipulation des foules face à un bon orateur…

Enfin, notons que le roman avance une émancipation féminine cohérente en la personne de Liv, princesse couvée à l’écart des réalités qui perd sa naïveté au contact du monde extérieur, seule chance de salut non seulement pour le Royaume de Modighjem mais aussi pour Lennart. La réflexion sur le Bien et le Mal, notamment après la guerre où les vainqueurs sont les seuls à écrire l’Histoire, est également captivante à suivre. Bien qu’ancrées dans un univers médiéval, les thématiques du roman n’en restent pas moins modernes et aux antipodes du manichéisme. Cela rend le tout encore plus appréciable à suivre, d’autant que les idées sont distillées avec subtilité.

La trame doit évidemment beaucoup à la plume d’Arnould, raffinée et soignée, poétique mais sans grandiloquence. Son art de la description est ici couplé à des dialogues toujours percutants et un véritable sens du suspense.

Le Bois-sans-Songe est incontestablement une grande réussite, tour à tour passionnant, haletant, déchirant, sublime… Et Laetitia Arnould, une conteuse d’exception. Un coup de cœur féerique !

Bref, oui ce texte est emphatique à fond. Mais c'est mérité. Donc aucune exagération, en fait.

💋 La luxure / l'histoire que tu lis pour son/ses personnages sexy

Il est rare qu’une intrigue axée majoritairement sur le sexe évoque en moi autre chose qu’un profond ennui, voire une irrépressible envie de brûler le bouquin s’il ressort les sempiternels poncifs aussi émoustillants qu’un énième ersatz de Cinquante Nuances de Grey – lequel était déjà un dérivé moisi de Twilight, c’est toujours plaisant de le rappeler !

Amabilia a été une exception. Une sulfureuse exception. Ecrite à six mains par Candice Solère, Eloïse Raven et Thomas Raven sous le pseudonyme d’E.T Raven, cette saga « érotico-chic » mérite bien son succès…

Nous voici en compagnie de Simon, artiste blasé invité à une énième réception mondaine. Le jeune homme remarque, parmi les convives, une femme qui d’emblée l’interpelle. Cette femme s’appelle Iris. Elle le captive, tout comme le lecteur. Ce dernier devine le désir irrépressible qui submerge subitement Simon et sa muse. Amabilia est l’histoire d’une rencontre, d’une attraction inattendue qui va profondément bouleverser le quotidien de ses héros. Cette obsession mutuelle, où la chair et le cœur vibrent d’une même pulsion, va tout balayer, tout remettre en cause. Annihiler la relation d’Iris, mettre un frein à toutes les liaisons que Simon aurait pu avoir. Bien vite, il n’y aura qu’eux. On comprend pourquoi ils se plaisent et pourquoi ils ne cherchent pas à réfuter leurs instincts. Iris est malheureuse dans son couple, elle n’arrive pas à s’épanouir ; rabaissée par son conjoint, elle ne prend plus aucun plaisir avec lui, ne comprend pas comment elle a pu aimer un jour cet homme grossier. Quant à Simon, quoique libre, il n’était pas plus épanoui avant de rencontrer Iris – il végétait, blasé et inconstant, incapable de trouver celle qui lui correspondait, savait très bien que ses partenaires n’attendaient rien de lui. La connexion entre Simon et Iris va les sauver du naufrage affectif auquel chacun est voué. La dynamique entre eux entre eux est très bien pensée, c’est une osmose parfaitement retranscrite via leurs jeux séducteurs, leur communion charnelle, leur aisance verbale, la fusion des corps. Ils sont faits pour s’entendre, ils sont faits pour s’aimer.

Le style épuré, tout en jeu d’ombres, joue sur les sous-entendus, laisse se deviner les silhouettes et les formes, cohabiter la pudeur et la luxure. Il n’y a pas une once de vulgarité dans Amabilia et c’est sans doute ce qui le rend d’autant plus sensuel : la BD n’a pas peur d’être classe, refuse de tomber dans les stéréotypes du porno gras. Dans tout ce noir et blanc, quelques couleurs apparaissent fugacement. Des teintes chaudes qui viennent hanter le spectre du désir. Le vernis des ongles, le grenat de la bouche, l’écarlate des sous-vêtements, le doré du miel, l’incandescence d’une chevelure rousse, le rose des mamelons et de l’intimité féminine ou masculine…

Des personnages secondaires très plaisants jalonnent également le récit, à commencer par Charlotte la collaboratrice de Simon. Homosexuelle, métisse, libre et piquante, très rentre-dedans quand la situation l’exige, elle a une très belle amitié avec notre protagoniste masculin. Leur amitié, émaillée par leurs chamailleries et leurs confidences, est vraiment bien rendue. D’une façon générale, tous les personnages sont très appréciables, offrent une belle diversité.

Le tout s’avère d’autant plus plaisant qu’il réfute les clichés. Par de membres énormes, pas de corps exagérément épilés, pas de position abracadabrante, pas de milliardaires en vue. Iris est professeur, Simon ne bénéficie pas d’une notoriété démesurée. S’ils sont beaux et attirants, aucun n’a des mensurations improbables.

Sexy, intelligent, attachant, élégant... Alors, qu’est-ce qu’Amabilia ne réussit pas ? Rien. Du moins pour l’heure. Car, en toute honnêteté, je dois avouer une nette préférence pour le premier tome ! En effet, le volet original atteint un tel niveau qu’il est difficile de l’égaler par la suite. Le coup de cœur n’a, pour ma part, jamais récidivé au fil de la série. Tout comme la trilogie Billy the Kid 21 de Noboru Rokuda, il est ardu de rester sur une qualité constante lorsque l’on frappe d’emblée aussi fort, aussi brillamment. Sans surprise, les tomes successifs luttent pour se maintenir à niveau et si l’ensemble reste de bonne facture, le lent basculement dans le drame conjugal suscite plus l’ennui que le frisson…

Peu importe : le premier volet se suffit à lui seul et garantit quelques heures torrides dans l’intimité du papier…

💥 La colère / l'auteur/rice avec qui tu entretiens une relation amour-haine

Ah, J.K Rowling. Peu de romanciers peuvent se targuer de m'avoir fait passer par autant de sentiments contradictoires. A la rigueur, Shakespeare, dont le génie libérateur côtoie d'immondes brûlots sexistes ou antisémites.... Mais je peux - à la rigueur - mettre ces tares idéologiques sur le compte de l'époque. Une indulgence que Rowling ne m'inspire pas. Et je ne vous cacherais pas que l'autrice britannique me pose un sérieux cas de conscience.

Car je ne peux nier l'affection que je porte à Harry Potter, sous sa forme papier ou cinématographique. Elle a été la grande fresque fantastique d'une génération et continue à l'être, année après année, à être découverte et appréciée par de nouveaux jeunes lecteurs. Personne ne peut minimiser l'impact de cette saga sur les 5ème et 7ème Arts.

Mais Rowling, en tant que personne, est bien plus problématique à aborder. Je ne fais pas partie de ceux qui parviennent à différencier l'oeuvre de la personne. Parce que je considère que l'Art est un reflet de cet être, justement.

Ainsi, j'ai vu tous les films de Polanski sans en acheter un seul, je refuse d'avoir un Yann Moix sur mes étagères (vu le contenu, j'avoue que ça ne me demande pas un gros effort de passer outre) et si j'apprécie la musique de Drug Restaurant / JJY Band, je n'achèterais jamais l'album d'un violeur manipulateur - le groupe a depuis été dissout et son chanteur collé en taule. Même si trois ans de prison représentent peu compte tenu de ses saloperies avérées.

Rowling, si elle ne s'est pas rendue coupable d'actes aussi déplorables que les trois sales types cités ci-dessus, n'en reste pas moins une personne au mieux bornée, au pire malveillante.

Bien consciente de son pouvoir et de son audimat, elle est super-active sur les réseaux. Trop parfois. Ainsi, elle y clame sa transphobie notoire depuis décembre 2019, entraînant un tollé à échelle mondiale. Ses réflexions désobligeantes à l'égard des transsexuels ont poussé bon nombre de fans et personnalités phares de la saga à se désolidariser d'elle - Daniel Radcliffe et Emma Watson en tête.

La communauté LGBTQ+ n'est pas la seule à subir les frasques de Rowling. Lorsque certains fans lui ont reproché le manque de diversité de ses personnages, au lieu d'assumer le fait que ses héros étaient majoritairement blancs, la romancière a répondu qu'elle n'avait jamais donné d'indication dans ses textes et que cette interprétation était donc de la responsabilité... Des lecteurs.

Et même en décidant sciemment d'ignorer ses opinions eh bien... On ne peut que regretter la façon dont elle gère son empire. Si je n'ai aucun mal à apprécier Les Animaux Fantastiques, j'avoue avoir été plus qu'agacée par le traitement de la relation Dumbledore/Grindelwald. Après avoir crié sur tous les toits que le célèbre directeur de Poudlard et le mage noir avaient eu une relation passionnée, un pan intime qui aurait largement pu être abordé dans la préquelle, Rowling n'a jamais explicité leur liaison. Il ne faudrait surtout pas se mettre à dos les conservateurs et les pays homophobes tels que la Russie, la Malaisie ou le Koweït. Cette prétendue ouverture d'esprit n'était donc rien de plus que du queerbaiting, un coup de pub qui n'a pas fait illusion longtemps.

Si tout gros succès a sa part de mercantilisme, Rowling a fait d'Harry Potter une machine à monnaie aussi bien huilée qu'indigeste. Sortir X variations de chaque tome illustré par différents artistes, passe encore - il est vrai que Minalima et Jim Kay n'ont absolument pas le même style. Mais vendre le même tome avec quatre couvertures à peine différentes estampillées aux couleurs des maisons de Poudlard pour maximiser sur la mania du lectorat, c'est juste scandaleux. Et une preuve que Rowling, loin de respecter son public, les prend pour des vaches à lait. Surtout lorsque l'on sait qu'elle a passé toute la saga a craché sur les Serpentards, du moins jusqu'à ce qu'elle comprenne l'intérêt marketing de la maison de Salazar.

Niveau intérêt financier outrancier dépourvu de qualité, on rappellera aussi l'existence de la pièce Harry Potter et l'Enfant maudit, sorte de mauvaise fan-fic signée Jack Thorne et John Tiffany, à laquelle Rowling a bien entendu apposé son nom sans avoir grandement participé. Mais son nom fait vendre, encore et toujours, et elle en a parfaitement conscience.

Le parcours de J.K Rowling, sorte de rêve éveillé, se résume en un mot : gâchis. Y-a-t-il un bon point dans tout ce bor... bazar ? Eh bien oui. Achevons l'article sur une note positive.

Harry Potter s'est depuis longtemps émancipé de sa mère littéraire. Comme toutes figures cultes, il a été amené à grandir et évoluer loin de sa romancière. En premier lieu, le cinéma a apposé sa vision avec la participation de réalisateurs talentueux, Alfonso Cuaron et Mike Newell en tête. Plus important encore : les fans se sont appropriés l'univers du petit sorcier par leurs créations, leurs histoires, leurs échanges. Les scandales à répétition ont sans doute éclaboussé l'image de la noble dame charitable qu'incarnait Rowling, certainement pas l'amour que les lecteurs portent aux personnages.

Voilà, le tag des 7 péchés capitaux est à présent terminé ! Pour l’achever dignement, je vous laisse sur cette citation d’Antoine de Rivarol :

“ Il y a des péchés si flatteurs que,

si je les confessais,

j’en commettrais un autre d'orgueil. ”

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