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Série files : Riverdale, S01-02

🎥 Série files : Riverdale, l’addiction au vide ? 🎥

⭐ avec K.J. Apa, Lili Reinhart, Camila Mendes, Cole Sprouse, Madelaine Petsch, Mädchen Amick, Casey Cott, Vanessa Morgan…


Depuis 2017, une série revient sans cesse dans mes suggestions. Cette série, c’est Riverdale. J’avais suivi de loin le phénomène, entre l’hystérie des ados et l’incompréhension des médias, comme une vieille rengaine obligatoire.

A 23 ans, je ne me sentais absolument pas concernée : les séries clichées pour ados, j’avais déjà du mal à les mater quand j’étais le public cible alors l’idée de me poser devant X saisons de dramas alambiqués, de sexe chaste et d’intrigues poussives, très peu pour moi. A l’époque, 2017 c’était aussi la fin de Skam, Bates Motel, Black Sails et Girls alors j’avais concrètement d’autres priorités télévisuelles XD ! Et puis, après avoir résisté pendant trois longues années, j’ai fini par craquer – confinement oblige. Verdict ? Un gâchis, ni plus ni moins. Je vous parle en détails ci-dessous de mon expérience avec Riverdale.

Oh et évidemment...


Le résumé adapté de Wikipédia (merci Wiki) : La petite ville de Riverdale se remet doucement de la mort tragique de Jason Blossom (Trevor Stines), athlète talentueux et roi du lycée. Un deuil que Cheryl (Madelaine Petsch), sa sulfureuse sœur jumelle, peine à réaliser. Pour autant, c’est la rentrée, l’occasion d’un nouveau départ pour Archie Andrews (K.J Apa) lequel s'est décidé à faire carrière dans la musique. Notre sportif flamboyant et chanteur-compositeur en herbes cherche son équilibre entre sa relation complexe avec son père (Luke Perry) et la fragilité de son amitié avec le très sexy Jughead Jones (Cole Sprouse). Ce dernier, poussé par l’envie d’écrire, mène l’enquête sur les sombres secrets de leur bourgade tout en composant avec un chef de famille aux intentions troubles (Skeet Ulrich) et une attirance de plus en plus prononcée pour l’insupportable Betty Cooper (Lili Reinhart). De son côté, Betty, secrètement amoureuse d’Archie, doit faire face à une mère tarée et conservatrice qui la drogue aux médocs et pourrit allègrement la vie des habitants (Mädchen Amick). Ce quotidien déjà instable devient explosif lorsqu’Hermione Lodge et sa fille Veronica (Marisol Nichols et Camila Mendes), débarquent dans l’espoir d’échapper au scandale qui a souillé leur réputation. Elles sont puissantes, charmeuses, manipulatrices, brillantes... Bref, deux bombes latines qui ne laissent pas de marbre la gente masculine locale. Alors que les événements étranges se multiplient, Archie, Jughead, Betty et Veronica vont faire équipe pour résoudre les mystères qui obscurcissent les lieux.


Une saison 1 prometteuse : Contrairement à mes préjugés, Riverdale n’est pas (du moins pas tout de suite) le ramassis d’idioties redouté. La première saison s’en sort même plutôt bien. Cette réussite, elle la doit avant tout à une qualité très simple mais trop souvent dénigrée : sa parfaite connaissance d’elle-même. Riverdale, c’est un peu un cocktail concentré et super sucré de la TV américaine des 50 dernières années. La recette est rigoureuse, simple et efficace. Cette proximité revendiquée avec la culture étatsunienne permet d’emblée aux spectateurs de s’y retrouver : ils sont en terrain conquis, ils connaissent les références, les clins d’œil, les ficelles. De quoi garantir un plaisir coupable et nostalgique aux anciens, là où les plus jeunes, les moins avertis, tiennent enfin LA série générationnelle faussement révolutionnaire. Tout est pensé pour séduire les ados et leurs parents, ce qui est sans conteste la grande force de la saison 1. Cerise sur le gâteau ? Les parents des héros lycéens sont incarnés par des stars des années 90 : Skeet Ulrich révélé par la saga Scream, Luke Perry de 90210 Beverly Hills ou encore Mädchen Amick, au casting de Twin Peaks… Oui, plus méta, tu meurs.

Et puisque l’on parle de la série culte de Lynch, autant avouer que Riverdale ressemble sur certains points à Twin Peaks, qu’elle imite un peu maladroitement comme une petite sœur admirative. Elle capte aussi l’attention des férus de culture en glissant çà et là de nombreuses icones plus « adultes » telles que Truman Capote, Woody Allen, Toni Morrison, Stephen King… Visuellement, si la réalisation ne brille pas par son inventivité, quelques scènes sont au demeurant très belles. Ici, on pense d’emblée à celles liées aux Blossom, la famille aristocratique la plus trouble de Riverdale : manoir hanté perché au sommet de sa colline ; bois brumeux où le tandem des héritiers Cheryl/Jason erre en symbiose, roux flamboyants tout de blanc vêtus ; cérémonie d’enterrement glauque à souhait ; grand-mère échappée d’un Tim Burton des grands jours… Lorsqu’elle le souhaite, Riverdale tend sans problème dans la fable gothique classieuse et léchée, un parti-pris qu’elle maîtrise assurément – dommage qu’elle favorise trop souvent l’ambiance 50’s façon Grease à celle d’un véritable film noir lugubre. Résultat : le pilote, qui pose les bases de l’intrigue à grand renfort de meurtre et de complots familiaux tordus, atteint une maestria que la série ne retrouvera jamais par la suite.

Hormis cette distinction artistique, on y croise tout le panel habituel : des intrigues tirées par les cheveux, un quatuor amoureux, une garde-robe à faire pâlir d’envie n’importe quelle lectrice de Cosmo, une esthétique distinctive, des choix musicaux calibrés, des acteurs au physique plus qu’avantageux, des personnages emblématiques des teen shows – la petite fille riche à Papa, la girl next door faussement niaise, le sportif gentillet, le brun ténébreux, la peste cheerleader, le meilleur ami gay, la prof sexy… Et là encore, la série parvient souvent à déjouer les clichés que l’on pourrait lui reprocher. Veronica et Betty, deux filles hétéros, qui s’embrassent pour jouer le côté sensuel et soi-disant rebelle ? Kevin qui se moque du côté prom queen tyrannique de Cheryl ? L’héritière Blossom a tôt fait de les rembarrer en soulignant la fausse révolte du premier et le cliché du meilleur ami gay/personnage secondaire du second. Cheryl est, au passage, l’un des personnages les plus complexes et les plus savoureux de la trame, en plus d’être une redoutable machine à réparties cinglantes. Le personnage doit beaucoup à son interprète, Madelaine Petsch, digne héritière de la voluptueuse Veronica Lake. D’une façon générale, le casting est d’ailleurs plutôt convaincant et porte des thématiques réellement intéressantes.

On parle de slut-shaming, de la culture du viol, des difficultés à vivre pleinement son orientation sexuelle, du poids de l’héritage familial, de la réappropriation de son corps, du racisme, des relations toxiques, de justice, de la face obscure des médias, de l’objectivation de la femme, de la revendication à la différence, du détournement de mineurs… Sur ce dernier point, la série a magistralement abordé le thème via la professeure de musique qui couche avec l’un de ses élèves. Au début, l’intrigue reste volontiers dans le flou et n’explicite pas sa prise de position. Nous sommes d’ailleurs tellement habitués à ce genre de scénarios glamourisant la « romance » interdite entre prof et élève que nous passons rapidement outre. Ici, il nous place du côté de cet adolescent qui pense être consentant et éperdument épris d’elle, nous incitant à une certaine clémence à l’égard de cette institutrice totalement idéalisée par le regard amoureux. Après tout, cette affection est peut-être sincère, il y a une véritable souffrance de la part de cet élève qui vit sa première rupture sentimentale, une douleur qui semble d’ailleurs réciproque. Toutefois, les scénaristes ont tôt fait de clarifier la situation ! Dès que les masques tombent, la prof apparaît sous son véritable jour, celui d’une prédatrice sexuelle, sorte de Lolita inversée dans sa petite voiture rétro, avec son slush à la main et ses lunettes de soleil en forme de cœur sur le bout du nez. Elle semble innocente et n’en est que plus dangereuse, manipulatrice. Cette sous-intrigue est menée avec brio, elle est réaliste et terrifiante à la fois, parfaitement intégrée aux thématiques.

C’est pour sa capacité à viser juste et à frapper un grand coup lorsqu’elle le désire que la saison 1 est réellement attrayante. Mais la qualité tient aussi à son format : 8 épisodes, c’est peu. Outre le fait que cela renforce nettement la dépendance – il y a la garantie d’avoir une fin rapidement –, cela permet d’emblée une certaine qualité ou, en tout cas, l’absence de redondance et d’épisodes fillers totalement superflus. Résultat : une saison 1 certes pleine de défauts et bourrée de poncifs mais qui tenait la route. Addictive, parfois intelligente et bien ficelée, elle suscitait surtout la sympathie pour son second degré, pour sa parfaite conscience d’elle-même et sa tendance à casser subtilement le quatrième mur. Alors comment pulvériser des débuts si prometteurs ? En prenant son pitch trop au sérieux, en l’étirant à l’extrême et en cumulant TOUS les défauts des teen shows...


Une saison 2 qui s’effondre dès sa seconde partie : Après un cliffhanger dramatique en fin de saison 1, impossible de passer à côté de la suite… Visuellement, rien à redire : l’univers est toujours aussi nébuleux, l’ambiance brumeuse à tendance gothique fait des merveilles, le délire rétro marche et Cheryl cumule les tenues plus sensationnelles les unes que les autres. Pas de doute, niveau mode et esthétisme, c’est toujours un sans-faute. Dans un premier temps, le scénario continue son déroulement, bon gré mal gré. Quelques larmes, des drames amoureux, des crêpages de chignon, bref. Riverdale côté chronique de vie lycéenne soporiphique. En tant qu’adulte, on prend son mal en patience, attendant vainement que Betty arrête de nous emmerder dans son triangle amoureux et que le scénariste dissémine des cadavres dans tous les coins. Ce qu’il se résout à faire, parce qu’il faut bien capter l’intérêt des spectateurs – surtout ceux qui se désintéressent des bluettes prépubères ! Débarque donc un nouvel antagoniste. Comment dire que c’est là, exactement là, que la série a commencé à virer lentement mais surement dans le grand guignolesque loufoque et pas crédible pour un bidon de sirop d’érable…

Sans se mentir, Riverdale a toujours eu tendance à la grandiloquence et aux intrigues tirées par les cheveux. C’est un parti-pris auquel on adhère ou non. Mais, encore une fois, la série bénéficiait de son rythme très nerveux et de la brièveté du format, qui permettait de ne pas s’appesantir sur les passages les plus douteux. Or, la saison 2 dure 22 épisodes. C’est trop, beaucoup trop. En résulte un nombre incalculable d’intrigues capillotractées, toutes plus dispensables les unes que les autres, voire franchement ridicules – le gang des cagoules rouges est une aberration sans nom. Et si le plus gros du problème reposait sur une trame ni très finaude ni très plausible, la chose serait encore passable – nanardesque, ennuyeux, mais passable, ce que Les frères Scott s’est bien chargé de démontrer en son temps. Mais non.

Premier constat : la sexualisation des protagonistes à outrance (garçons ET filles, pour une fois que la parité est respectée…). L’hypersexualisation des personnages pose un réel embarras : Veronica s’habille en costume de Catwoman super moulant pour arpenter les égouts, Archie est mis torse nu dès que le fan service le permet, Betty enchaîne les tenues sexy et dénudées sous des prétextes fallacieux… Du quatuor, seul Jughead échappe à cet exhibitionnisme injustifié à 90%. C’est encore plus gênant lorsqu’il est avéré que la plupart des acteurs, sur le tournage des premières saisons, étaient encore mineurs ! Pourtant, à côté de cette tendance de plus en plus patente, la série reste malgré tout très prude. Sortis de quelques gros plans suggestifs, on a surtout droit à des préliminaires enfiévrés suivis d’un chaste fondu au noir. Plus gênant : le sexe est idéalisé sous tous rapports. Il se révèle aussi plus que consensuel. Et lorsqu’il l’est moins, en mettant en avant une relation dominatrice par exemple, c’est si risible que 50 shades passerait pour un chef-d’œuvre du BDSM en comparaison – on reviendra dessus. Inutile de chercher du côté de Sex Education pour trouver des contrexemples ! Il suffit de citer Skam (versions danoise, française, italienne et néerlandaise confondues) pour voir que la série est loin d’être progressiste.

Ensuite, les personnages, tous plus ou moins appréciables dans la saison 1, commencent méchamment à taper sur le système. Et à ce niveau, nul duo de vipères à la chevelure blonde ne saurait être plus chiant que le tandem formé par Betty et sa mère Alice. Les femmes de la famille Cooper réussissent l’exploit d’être insupportables ET incohérentes. Alice est une fausse bigote qui n’assume pas son passé dans les gangs et du jour au lendemain joue les séductrices hyper provocs sur le retour en poussant sa fille à s’habiller de façon dévergondée alors que ce n’est pas du tout raccord avec son tempérament (soi-disant, on y reviendra aussi). Quant à Betty, elle vire SM dès qu’elle enfile sa perruque noire, fait les pires vacheries à tout le monde mais a le symptôme de la « gentille ado immaculée » qui sort indemne de toutes les situations qu’elle a ELLE-MÊME provoqué. Outre sa représentation très problématique de la dominante branchée cuir et latex (mais bon, encore une fois, 50 shades nous avait bien préparé à ce niveau…) Betty s’avère être une garce manipulatrice, à tendance infidèle, qui se mêle constamment de ce qui ne la regarde pas. C’est d’autant plus frustrant qu’elle s’en sort toujours sauve, dans le parfait syndrome Bella/Scarlett : une pouffe qui se la joue grandes victimes et dont tout le monde pardonne les actes ! C’est drôle de voir les femmes Lodge être diabolisées à ce point alors que les Cooper font largement pire et sont toujours excusées par le scénario – et donc par le reste des personnages – sans que ça ne pose problème à quiconque au sein de la série ou aux spectatrices.

Une seule (demi) exception : la fameuse scène de strip-tease de Betty. Par tradition, toute femme liée aux Southside Serpents doit exécuter une danse lascive dans le club des Bikers de son petit ami, devant une floppée de quarantenaires en rut. Cette scène, une fois n’est pas coutume, sonne très juste. D’emblée, avant qu’elle ne le fasse, on comprend que ce n’est pas normal. Quelques temps auparavant, Betty reçoit l’avertissement de Toni, une autre jeune femme membre du groupe (et second personnage féminin le plus cool de la série), laquelle lui déconseille fortement de respecter la tradition qu’elle juge sexiste. Betty s’entête et choisit de le faire, arguant qu’elle agit ainsi pour Jughead – pour le coup, on peut saluer le travail de réalisation car la caméra, toujours prompte à filmer les courbes de Lili Reinhart, n’est jamais aguicheuse pendant cette scène. Le point de vue est surtout celui des Jones père et fils, gênés et dans l’incompréhension totale. Il vient renforcer l’idée que Betty n’avait pas à agir ainsi pour être des leurs. Au final, les seuls à réellement apprécier la scène sont les vieux vicieux et les personnages néfastes. Ici, on pourrait enfin reconnaître que Betty cède à ses pulsions exhibitionnistes ou à son envie d’être mise sous les projecteurs. Ce qui ne serait pas mal en soit : une femme peut faire ce qu’elle veut de son corps et il semblerait logique que la petite fille sage, toujours brimée par le carcan familial et dans l’ombre de sa grande sœur, ait envie de revendiquer sa liberté sexuelle. Mais encore fallait-il qu’elle l’assume. Mais non, ici, elle s’entête à prétendre qu’elle a agi uniquement pour Jughead et ne comprend pas que ce dernier lui en tienne rigueur. Ah oui, pardon de vouloir te protéger du regard lubrique d’une bande de délinquants dans un bouge sordide, Betty ! Vraiment, quels affreux tortionnaires sont les Jones père et fils ! Sur ce, elle se fait quitter par Jughead qui sent que sa dynamique vis-à-vis de tout ça n’est pas saine – tu m’étonnes ! Bon certes, ça casse le message parce que toute la compréhension féministe revient au sauveur mâle – mais on met un point pour l’effort ! Tout ça pour que la blondinette joue les fleurs fanées deux minutes plus tard en allant chouiner auprès d’Archie.

Que ce couple est malsain… Betty juge énormément son petit ami, elle lui force la main et s’avère toxique à plus d’une occasion envers lui. Encore une fois, non seulement elle ne comprend pas Jughead mais surtout, elle ne cherche pas à le faire. Ce qui rappelle, dans des proportions certes beaucoup moins graves, qu’elle l’avait forcé à fêter son anniversaire en grandes pompes, faisant fi des envies du concerné.

Betty, qu’on essaie de nous faire passer pour une femme force et libérée, se plie bien davantage aux règles que Jughead, Toni ou Veronica. Elle organise une fête parce que c’est socialement incontournable et un strip-tease parce que la communauté l’exige. Niveau femme émancipée, on a vu mieux. Betty est décidément le personnage le plus problématique de la bande et je ne laisserais PERSONNE affirmer le contraire. Pour en revenir à Betty et sa mère, elles ont aussi la joyeuse idée de ramener un parfait inconnu pas très net chez elles et de s’étonner que les choses tournent mal… Avant d’appeler les Jones à la rescousse. Ah quel modèle de progressisme, vraiment. Et ce ne sont pas les seules à souffrir de stupidité passagère. D’une façon générale, la plupart des personnages deviennent tous stupides à un moment ou un autre, pour arranger le scénario – ce qui démontre un sacré problème d’écriture. Betty évidement, sur laquelle on ne va pas s’appesantir plus ; Archie qui prend les pires décisions au détriment de tout bon sens ; et même Jughead, présenté comme le protagoniste le plus intelligent de la série, qui vire dans le cliché du détective maladroit et abêti le temps de l’épisode musical afin de ne pas griller tout de suite le véritable responsable. Les personnages sont insupportables et la dynamique du groupe finit réellement par en pâtir : le quatuor principal s’envoie tellement de vacheries et de coups bas qu’on s’étonne qu’ils soient encore amis. Ils sont même odieux avec leur entourage direct.

Au final, seules Veronica et Cheryl gardent une ligne de conduite logique et cohérente, chacune témoignant d’une véritable évolution : Veronica choisit d’assumer les sombres secrets des Lodge et son statut d’héritière (pour le meilleur et le pire) tandis que Cheryl va accepter son homosexualité et tenir tête à sa mère d’une façon spectaculaire. Sa relation avec Toni, tendre, respectueuse et volcanique à la fois, les érige en meilleur couple de la série. Hormis quelques fausses notes, la famille Jones, aka les bruns ténébreux générationnels, reste cependant très agréable à suivre, le duo Jughead/FP bénéficiant d’une belle alchimie entre Cole Sprouse et Skeet Ulrich. C’est d’autant plus visible en comparaison avec Archie et Fred. La relation filiale des Andrews s’est hélas beaucoup dégradée et peine à se remettre sur les rails, là où leurs rapports père-fils étaient l’un des points forts de la première saison. La faute en revient à Archie, lequel choisit de suivre aveuglément un mafieux dans sa quête déraisonnée de vengeance et de justice. Disons que ce choix scénaristique aurait pu faire sens, voire même être intéressant, s’il résultait d’une bonne trame. Ce qui n’est pas le cas. Archie retourne sa veste d’une façon trop abrupte, trop inconsidérée, pour que l’on arrive à croire à son revirement en bad-boy violent et magouilleur. Au pire, il est vraiment con, au mieux il est franchement niais. Et constater que le pauvre K.J Apa se défend comme il le peut avec un personnage aussi mal écrit rend la chose encore plus déprimante. C’est bien beau de mettre tout ce joli petit monde à poils dès que l’occasion se présente mais encore faut-il qu’ils aient quelque chose à jouer ! D’une façon générale, on sent que les acteurs commencent doucement à jeter l’éponge, que les rôles sont trop mal écrits pour qu’ils aient envie d’en tirer quoi que ce soit ou de s’impliquer réellement. Skeet Ulrich a d’ailleurs fini par quitter le navire, ce qui se comprend.

Et puis, une polémique en entraînant une autre, il y a aussi le problème des minorités laissées pour compte dans l’intrigue : les chanteuses afro-américaines de Josie and the Pussycats sont totalement laissées de côté ou ne sont mises en avant qu’en tant que potentiel amoureux ; seul personnage asiatique du casting, Reggie reste un bully musclé décérébré ; Toni, malgré tout l’amour qu’on porte au personnage, ne vit que dans l’ombre de Jughead puis de Cheryl.

C’est aussi le cas pour les minorités sexuelles : Kevin, en dépit d'une volonté proclamée de casser l’archétype du meilleur ami gay, reste l’homo de service. Jughead, asexuel dans les comics, est devenu hétéro, correspondant davantage aux codes classiques du brun torturé. Quant à Joaquin, interprété par le charismatique Rob Raco, il s’est tout bonnement fait éjecter en cours de route – spoilers : il reviendra pour mourir, parfaite illustration du syndrome "Bury your gays".

Pour finir, la saison 2 se conclut sur un autre retournement de situation totalement improbable. Certes, on n’est plus à ça près mais, cette fois, l’ensemble des spectateurs ayant atteint sa majorité s’en foutra royalement. Perso, j’ai jeté l’éponge après l’épisode musical centré sur Carrie, lequel massacrait allègrement la partition de Dean Pitchford et Michael Gore. Mon petit cœur de fan n’aurait pas supporté de voir le musical Heathers se faire laminer de la sorte la saison suivante… Parce que oui, dans Riverdale, tout le monde chante, souvent avec beaucoup d’auto-tune et des effets sonores risibles visant à cacher la pauvreté de l’interprétation. A la base, le chanteur du groupe, c’était pas supposé être Archie ? Bref. Arrêtons-nous là. Je me suis donc contentée de jeter un coup d’œil au résumé des saisons suivantes, histoire de ne pas gaspiller plus de temps de cerveau disponible. Soyez rassurés. Je n’ai rien manqué et vous non plus.

Conclusion :

Mystère irrésolu, malgré les scandales, malgré le désintérêt, malgré la qualité déclinante, Riverdale continue d’être renouvelée, encore et encore. Un choix révoltant lorsque Sabrina nouvelle génération, laquelle brille par son charme macabre et ses engagements sociaux, s’est fait annulée sans sommation après deux saisons.

En définitive, Riverdale, c’est un peu comme le fameux milkshake à la fraise dont raffole Betty : la première gorgée est agréable, la deuxième est écœurante, on se force à terminer par acquis de conscience, on finit par détester et rejeter le tout...


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