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  • Photo du rédacteurChloé

Cin’express : Décembre 2018

🎥 Cin’express : Décembre 2018 🎥

 

🎬 Le Grinch : 3,5/5

Connaissez-vous le Docteur Seuss ? Si la réponse est non, rassurez-vous : ses œuvres, à destination des enfants, restent plutôt méconnues du public français. Quand bien même son nom vous évoquerait quelque chose, il serait donc hélas probablement lié à des adaptations douteuses telles que les films live du Grinch avec Jim Carrey et du Chat chapeauté (vraiment fuyez pauvres fous, ce truc est unanimement reconnu comme l’un des pires longs-métrages jamais réalisés !). Les plus chanceux auront en tête les films d’animation Horton – dispensable – et Le Lorax – fun mais manquant cruellement de subtilité –, deux essais plutôt concluants donc. Pourtant la bibliographie du Docteur Seuss, Theodor Seuss Geisel de son vrai nom, regorge d’albums magnifiques : si Le Chat Chapeauté et ses suites sont distrayants quoi que sans réelle profondeur, Le Grinch est un conte de Noël des plus atypiques ; Le Lorax et Horton, eux, font sans conteste partis des œuvres à offrir absolument aux enfants. Les lacunes francophones vis-à-vis de l’œuvre de Seuss tiennent sans doute de la difficulté à traduire son texte si riche, à la fois brillant et accessible, en rimes, bourré de jeux de mots très imaginatifs… Un défi qu’a récemment relevé avec brio Stephen Carrière, pour les Editions Le nouvel Attila – une raison de plus pour vous jeter sur les livres, que vous ayez des enfants ou non.

Cet aparté littéraire achevé, concentrons-nous sur la dernière production en date inspirée de l’univers du Docteur Seuss : Le Grinch, sorti fin novembre 2018 dans nos contrées. A priori, le film ne partait guère sous les meilleurs auspices : tout comme Le Lorax, il est produit par Illumination Entertainment ce qui n’est pas nécessairement un gage de qualité - c’est à eux que l’on doit l’enfer du phénomène des Minions et l’effroyablement fainéant Tous en scène. A sa tête, on retrouve le réalisateur des deux premiers volets de la saga Moi, moche et méchant, Yarrow Cheney. Là encore, le doute est permis...

Mais, balayant toutes les craintes, Le Grinch est une adaptation convenable de l’œuvre de Seuss… et un bon film, tout simplement. L’animation, très soignée, renvoie parfaitement l’aspect féerique de Noël, avec ses décorations scintillantes, sa neige immaculée et son ambiance guimauve, tout en respectant l’identité visuelle de l’album original. Le film évoque ainsi Christmas Town dans L’Etrange Noël de Monsieur Jack (un juste retour des choses car ce dernier s’inspire justement du Grinch). Le livre étant relativement court, l’intrigue a largement été développée. Certains changements sont des plus heureux : l’aversion du Grinch pour Noël connaît une explication à la fois plausible et touchante, la relation entre notre grincheux vert et son chien Max est développée, ses efforts pour échapper aux fêtes de fin d’année sont particulièrement visibles… Le Grinch n’est pas uniquement montré comme un personnage antipathique et malfaisant : il est aussi profondément dépressif et compense un manque affectif évident avec de la nourriture – si l’ensemble est montré de façon comique, le sous-texte n’échappera pas aux adultes, qui seront d’autant plus sensibles à la rédemption du Grinch.

Même si le film est produit ironiquement par un studio dont l’abus de produits dérivés n’a rien à envier à Disney il renforce, de façon plutôt belle, sur la morale du livre : Noël ne se limite pas aux biens matériels mais à l’envie d’être auprès de ceux qu’on aime. La VO, comme la VF, fonctionnent particulièrement bien : qu’il s’agisse de Benedict Cumberbatch ou Laurent Lafitte, les deux acteurs parviennent à donner une véritable identité au protagoniste poilu.

Néanmoins, le film n’est pas exempt de défaut : l’humour, loin de celui de Seuss, est régulièrement plombé par des blagues puériles destinées aux plus jeunes et perd donc automatiquement son charme pour toute personne de plus de cinq ans ; le morceau culte You're a Mean One, Mr. Grinch en version rap est sans nul doute le plus grand affront fait à une chanson populaire depuis la reprise RnB de Be Your Guest dans The Descendants ; Danny Elfman se repose tellement sur sa partition qu’elle ressemble à un ersatz de L’Etrange Noël de Monsieur Jack (OUI ENCORE)… Enfin, afin de canaliser l’attention des bambins au maximum, le scénario se focalise beaucoup trop sur les enfants, en la personne de Cindy Lou et sa bande – un artifice grossier dont les films d’animation, même excellents, usent beaucoup trop. C’était déjà le cas dans Astérix et le Domaine des Dieux, tout comme dans sa suite, Le secret de la potion magique. Résultat : l’intrigue tire parfois en longueur en s’appesantissant plus que nécessaire sur Cindy Lou, délaissant au passage le Grinch.

Malgré ces quelques points négatifs, l’adaptation de Yarrow Cheney s’en sort honorablement. Un film d’animation parfait pour célébrer Noël.

 

🎬 Dumplin’ : 3/5 (exclusivité Netflix)

Willowdean, une lycéenne ronde fan de Dolly Parton, décide de s’inscrire à un concours de Miss afin de venger sa défunte tante Lucy qui, en raison de son surpoids, n’avait à l’époque jamais osé candidater…. Will et sa bande de copines décident alors de protester contre ces concours discriminants et superficiels. Seul bémol : sa mère Rosie, ancienne reine de beauté à la tête du jury, voit ce défi d’un très mauvais œil.

Vous l’aurez compris : sur le papier, tout semble indiquer une comédie pour ado conventionnelle, bien rangée et à fond dans le body positive ; à défaut d’originalité, le scénario, tiré du best-seller Young Adult de Julie Murphy, paraît assez sympa. Les conflits mère-fille, le poids de la société et du regard des autres, la révolution adolescente... Tout semble combiné pour passer un moment correct devant Netflix, un soir de semaine particulièrement déprimant. Encore faut-il que le sujet soit bien interprété et bien traité. Bien interprété, il l’est, sans aucun doute : l’ensemble du casting est excellent, notamment les jeunes actrices Danielle Macdonald, Odeya Rush et Bex Taylor-Klaus. Mais deux performances retiennent surtout l’attention : Jennifer Aniston, en victime inconsciente des diktats sociétaux et mère maladroite, livre une très bonne prestation ; de son côté Harold Perrineau, qui incarnait déjà à la perfection le Mercutio travesti de Roméo + Juliet, campe le drag-queen Lee, une personnalité aussi exubérante que touchante.

Si les acteurs sont tous très bons, il y a un véritable problème au niveau du traitement du personnage principal. Car Will n’est jamais attachante. Elle est même franchement détestable. Avec sa meilleure amie Helen qu’elle juge incapable de défendre sa cause parce que cette dernière correspond aux critères physiques classiques ; avec Bekah et Callie, deux candidates qui prennent le concours au sérieux et qu’elle considère donc comme des bécasses ; avec Millie, une autre jeune fille ronde dont elle trouve la joie de vivre stupide ; avec Hannah dont elle moque éperdument le combat anti-patriarcal ; avec sa mère Rosie dont elle prend systématiquement toutes les maladresses pour des attaques ; ou encore avec Bo, le garçon sur qui elle craque, mais qu’elle fait tourner en bourrique les trois quart du film. Will ne comprend pas pourquoi Bo s’intéresse à elle et très franchement, le spectateur non plus ! Pas pour des raisons physiques comme le croit cette dernière, ça non, mais parce qu’elle est tout bonnement insupportable avec tout son entourage. Du coup, il est très difficile de compatir à ses souffrances, ses complexes et ses doutes alors qu’elle-même accorde si peu d’importance aux personnes qui l’entourent – personnes qui, de Rosie à Helen en passant par Millie et Hannah, Bekah ou Lee, seraient tous de meilleurs protagonistes principaux que notre héroïne. Elle est le cliché de l’ado capricieuse et la présenter comme en surpoids ne suffit pas à la rendre moins stéréotypée ou plus supportable. Et ce n’est pas un changement radical de personnalité dans les dernières minutes qui suffiront à faire d’elle une figure positive et attachante à laquelle des jeunes filles mal dans leur peau pourront s’identifier ! Heureusement, Danielle Macdonald parvient à insuffler un peu de sympathie à ce rôle ô combien ingrat.

Dumplin’ vaut donc essentiellement pour ses personnages adultes (Rosie et Lee), sa BO qui ravira tous les fans de country-pop rétro et les inconditionnel(le)s d’happy-ends mielleux à grand renfort de paillettes. Sinon, vous pouvez toujours revoir Friends, Roméo + Juliet, My Mad Fat Diary ou écouter en boucle un best-of de Dolly Parton.

C’est bien aussi.

 

🎬 Mowgli, la légende de la jungle : 4/5

(exclusivité Netflix)

Oubliez Il en faut peu pour être heureuxMowgli signe un retour à l’esprit Kipling : violent, réaliste et éprouvant, diamétralement opposé à la vision gentillette imposée par Disney, le film souhaite proposer un véritable récit d’aventures, philosophique et mature.

C’était un pari osé pour Andy Serkis, deux ans à peine après le succès tonitruant du long-métrage live réalisé par Jon Favreau, production titanesque de la firme à la souris : la chute semblait inévitable et rude. Elle l’a été. Après une production chaotique, son film, pourtant destiné aux salles obscures, se retrouve sur le petit écran, diffusé en exclusivité par Netflix… Pourtant, il ne démérite pas, loin de là. Certes Le Livre de la Jungle de Disney bénéficiait d’un budget largement supérieur et d’un public acquis d’emblée (la nostalgie des plus âgés et la curiosité des plus jeunes étant les meilleures garanties). L’intelligence de Serkis est donc d’avoir tiré, d’un matériau commun, une toute autre version

Grand habitué des performances en motion capture, il ne compte pas uniquement sur les effets visuels mais bel et bien sur la capture de mouvements et donc le jeu de ses acteurs. Et quel casting ! Sur ce point au moins, Mowgli n’a pas à rougir de son rival de 2016 : Christian Bale, Benedict Cumberbatch, Freida Pinto, Naomie Harris, Cate Blanchett, Matthew Rhys… Serkis lui-même s’offre le rôle de Baloo qui, comme dans le roman de Kipling, n’est pas un ours paresseux à tendance hippie mais bel et bien un professeur sage et bourru. Tous sont incroyables de justesse et si les effets spéciaux ne sont pas toujours à la hauteur, les performances, elles, le sont. Tout comme Le Livre de la Jungle avait révélé Neel Sethi, Mowgli révèle Rohan Chand. Impossible de dire qui, des deux jeunes comédiens, incarnent le mieux l’enfant sauvage.

La comparaison est inévitable mais, sur la forme, la version de Serkis est moins aboutie que celle de Disney : les loups notamment sont relativement mal faits et la grandeur de la jungle est minimisée faute de moyens.

En revanche sur le fond, l’acteur-réalisateur impose sans problème son regard du mythe. Les personnages y sont approfondis, torturés psychologiquement et blessés physiquement, en conflit permanent… Le scénario ne s’adresse clairement pas aux tous petits mais bel et bien aux enfants de primaire, aux adolescents et aux adultes. Il est visible que Serkis, tout comme son scénariste Callie Kloves, vouait à l’œuvre de Kipling une passion certaine.

Le parallèle entre le monde des humains et la jungle est absolument saisissant, car aucun des deux n’est diabolisé. Très tôt dans le film, ce parallèle est perceptible : on peut ainsi relier de nombreux animaux à un alter-égo bipède. Par exemple, la mère Loup et la villageoise Messua (campée par Pinto, laquelle est hélas peu exploitée) incarnent chacune un aspect de l’amour maternel, l’un violent et protecteur, l’autre doux et généreux. Quant au meilleur ami louveteau de Mowgli, il trouve son équivalent en un petit garçon chahuteur et gentil.

Mais c’est bien sûr le rapprochement entre le tigre Shere Khan et le chasseur Lockwood qui est inévitable. Ils sont la facette d’une même pièce : ils tuent pour le plaisir, sont suaves, beaux et cruels tout en étant assez sournois. Aucun ne respecte la Nature – Shere Khan viole constamment la loi de la jungle, Lockwood est un colon braconnier… Tous deux cherchent à abuser Mowgli sans parvenir à lui cacher leur nature menaçante. Shere Khan et Lockwood sont tous les deux des antagonistes pour le jeune héros et sont aussi terrifiants : l’un incarne la folie sauvage, l’autre la civilisation asservissante.

Le ton, résolument sérieux, offre de nombreux passages marquants, notamment une scène de tension intense où Kaa n’a jamais été aussi impériale et des moments chargés en émotion centrés sur la relation Mowgli/Bagheera. Le film aurait sans doute gagné à être légèrement plus long – trente minutes supplémentaires suffisaient à renforcer l’impact de la confrontation finale, trop vite expédiée.

Peu importe, la simple existence de Mowgli relève du miracle. Une fois encore, Serkis a réussi son pari et démontré toutes les possibilités de la motion capture. Malgré ses failles techniques, le long-métrage est visiblement le fruit d’un travail de longue haleine, passionné et douloureux. C’est sans doute ce qui le rend à la fois si personnel et universel. Sauvage et humain. La légende du Livre de la Jungle, que ce soit par Disney ou Netflix, a de beaux jours devant elle.

 

🎬 Le Retour de Mary Poppins : 4,5/5

C’est votre jour de chance ! Sortez de votre sac les séances en animation rétro, les tenues vintage et le parapluie bavard ! La gouvernante-magicienne signe son grand retour sur nos écrans, 54 ans après le premier film. Cette suite, sans nul doute, est une idée grandiose, la meilleure que les studios Disney aient eue depuis longtemps. Car Mary Poppins est une héroïne culte, au-delà des livres de Pamela L. Travers, au-delà de l’adaptation de Robert Stevenson… Elle appartient à l’imaginaire collectif, cette enchanteresse aussi guindée que facétieuse, cette nounou rêvée par bon nombre d’enfants. Comment ne pas aimer Mary Poppins, un personnage en apparence si maniéré et finalement si captivant, si singulier ? Comment ne pas rêver à ces retrouvailles ? Rarement suite n’aura été si attendue. Rarement elle n’aura été si réussie.

Le Retour de Mary Poppins est une madeleine de Proust, un savant sortilège où la nostalgie d’un chef-d’œuvre se mêle à la modernité, à l’exubérance, à la technique d’une production moderne. Le ton est sensiblement le même que dans le premier film, si bien qu’il semble aux spectateurs n’avoir jamais quitté l’allée des Cerisiers – ou si brièvement, le temps d’une adolescence mouvementée, d’une entrée un peu hésitante dans l’âge adulte… Là où la plupart des films jeunesse mâchent le travail aux enfants et se refusent à dépasser les 1h50, ce dernier suit le modèle de son prédécesseur, atteignant une durée significative de 2h30... 2h30 c’est beaucoup. Trop sans doute, quand il n’y a pas de fantaisie, de poésie, de péripéties, de retrouvailles et de rencontres. Or, ce second opus propose tout cela et bien plus encore.

La forme est irréprochable et le fond se révèle à la hauteur, travaillé avec une perfection quasi-maniaque, à l’image de la fameuse nounou. Clairement, les spectateurs, si jeunes soient-ils, ne sont pas pris pour des nigauds incapables de réfléchir ! La personnalité des enfants est d’ailleurs particulièrement bien mise en exergue : ils ne s’apparentent pas à des stéréotypes en culottes courtes mais bel et bien à des bambins intelligents, compréhensifs, prêts à tout pour aider leur famille. De jeunes héros imparfaits mais attachants, inspirants. L’absence de jugement face à la détresse de leur père les rend d’autant plus touchants et sincères. Ils sont déboussolés mais cherchent à faire de leur mieux, tout en subissant des moments de tristesse et d’incertitude. Le vide laissé par un décès soudain, de même que ses répercussions sur la famille, y sont particulièrement bien traités – un soulagement car c’est sur ce même point que Casse-Noisette et les quatre royaumes, autre grosse machine Disney, échouait impérialement un mois plus tôt…

Autre atout phare de cette séquelle, le casting, tout simplement à tomber : Ben Wishaw et Emily Mortimer campent à merveille les rejetons Banks devenus adultes ; les jeunes acteurs (Pixie Davies, Nathanael Saleh et Joel Dawson) font preuve d’un jeu exceptionnel pour leur âge ; Colin Firth fait une apparition remarquée, de même que Meryl Streep ; Lin-Manuel Miranda est le successeur idéal de Bert/Dick Van Dyke, compagnon charmant et décontracté du premier opus…

Quant à Emily Blunt, dès sa première apparition où elle atterrit posément dans un square londonien, en transperçant les nuages avec son sempiternel parapluie, elle impose l’évidence : elle est Mary Poppins, comme le fut jadis Julie Andrews. Elle possède tout : le côté mystérieux, la tendresse pétillante, l’attitude maniérée typiquement britannique, la facétie bon enfant, le tout avec une pointe de manipulation magique… On ne pouvait rêver meilleur choix ! C’est d’autant plus appréciable que l’alchimie entre Blunt et Miranda s’impose d’emblée ; leur duo fonctionne aussi bien que celui d’Andrews et Van Dyke.

Derrière la caméra, Rob Marshall retourne en fanfare au genre qu’il maîtrise le mieux : celui du musical ! Quel plaisir de retrouver le réalisateur de Chicago au sein de cet univers qui lui va si bien ! En témoigne quelques numéros époustouflants, dont Méfiez-vous des apparences et Luminomagifantastique. Aux très belles musiques signées Marc Shaiman s’accordent les textes, magnifiques, de ce dernier et Scott Wittman ; à l’hommage de Supercalifragilisticexpialidocious et Chem cheminée, se mêle aux titres inédits. Le tout est remarquable. Soulignons que l’adaptation française des dialogues et chansons, dirigée par Philippe Videcoq, est tout simplement incroyable !

Sans tomber dans les pièges de la copie ou de la surdose nostalgique, Le retour de Mary Poppins combine aventures, chorégraphies échevelées, balades et personnages en animation avec brio.

La magie n’est pas uniquement préservée : elle est ravivée, offrant une réussite de bout en bout. Alors foncez-y, emmenez vos parents, grands-parents, enfants… Ce film met du sucre au cœur, parle à tous, évoque le deuil, l’imagination, la famille et les belles rencontres avec la touche fantaisiste nécessaire à la plus formidable des aventures.

Nostalgique et pourtant d’actualité.

Réconfortant et mélancolique.

Frénétique et poétique.

Innovant et déjà culte.

Le Retour de Mary Poppins est pratiquement parfait en tous points.

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