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  • Photo du rédacteurChloé

Lucky Luke - Un Cow-Boy à Paris #En 3 points

Titre : Les aventures de Lucky Luke, Tome 8 - Un Cow-Boy à Paris

Auteurs : Jul & Achdé

Genre : bande-dessinée, aventures, humour

Date de parution originale : 2018

Résumé : Le sculpteur français Auguste Bartholdi fait une tournée spectaculaire aux États-Unis pour lever des fonds qui lui permettront d'achever la future Statue de la liberté. Mais plusieurs incidents visent la statue et même directement Bartholdi. Lucky Luke est missionné pour escorter le Français, et ce, jusqu'à Paris. C'est un choc culturel pour le cow-boy qui, non content de traverser l'Atlantique pour la première fois, découvre la splendeur de la ville lumière, et le mode de vie de ses autochtones, les parisiens.

Note : 3,5/5

#En 3 points :

*Une ode à la France : le dernier album de Lucky Luke avait laissé un sentiment mitigé aux lecteurs. Trop sérieux, trop éloigné de l'esprit original... Il est vrai que l'histoire du fameux cow-boy accompagnant une famille juive était, à de nombreux égards, plus dans la fibre de Rabbi Jacob que celle de Morris. Le fond restait louable (la communauté étant totalement absente des intrigues originales) mais la forme était, hélas, plutôt ennuyeuse. Or Lucky Luke reste un savant mélange d'action, d'humour et d'aventures, choses qui faisaient cruellement défaut à La Terre promise.

On attendait donc avec impatience le 8ème opus des Aventures de Lucky Luke d'après Morris, à savoir Un cow-boy à Paris. A la lecture, un constat s'impose : Jul et Achdé ont pris l'exact contre-pied du 7ème volume. Ce tome de Lucky Luke est chargé d'humour, de références, de péripéties... A cheval entre l'Amérique et la France, le scénario est propice à une véritable ode à la Ville Lumière, profitant des déboires de Lucky pour croquer avec allégresse notre pays. Comme toujours, lui et Jolly Jumper croiseront de nombreux personnages historiques et fictifs bien connus, tels que Auguste Bartholdi (personnage central à l'intrigue), Claude Monet, Victor Hugo, Gustave Eiffel, Verlaine, Rimbaud ou encore le couple Bovary. Le Paris de l'époque est retranscrit à la perfection et c'est un réel plaisir de voir le duo américain sillonner ses rues, découvrir ses monuments, ses boutiques de luxe, ses hippodromes... La conclusion elle-même est un hommage à Hugo, reprenant Demain, dès l’aube, son plus célèbre poème issu du recueil Les Contemplations.

Bref, côté frenchy, c'est tout bon ! Et le reste alors ?

*Un humour omniprésent mais (parfois) trop facile : Comme affirmé plus haut, il est clair que cet album cherche à contre-balancer l’absence de ressort comique de son prédécesseur. Jul s'en donne donc à cœur joie et il tape souvent dans le mille, caricaturant avec plaisir nos travers : trajet ferroviaire constamment retardé, garçon de café mal aimable, déplorable accent anglais, snobisme parisien... Les stéréotypes français sont ainsi délicieusement moqués, sans méchanceté aucune mais avec beaucoup d'humour.

Là où la BD excelle toutefois, c'est lorsqu'elle se veut plus subtile : une référence au débarquement de Normandie par-ci, une pique au système carcéral par là, une allusion à la devise nationale ou à la nationalité belge de Morris... Son antagoniste principal, le directeur de prison Abraham Locker, est ainsi le représentant ultime de l'anti-liberté, symbolisé par sa lutte acharnée contre Bartholdi et sa Statue. Lui qui voulait, ironiquement, construire son établissement pénitencier sur l'île de Bartholdi (la fameuse Liberty Island), se retrouvera dans la prison la plus sophistiquée des Etats-Unis - et un clin d’œil très bien placé à l'île d'Alcatraz au passage.

Un cow-boy à Paris respecte malgré tout les incontournables de l'oeuvre de Morris, à commencer par une apparition remarquée des Dalton, une attaque d'indiens, des brutes de saloon et le traditionnel "qu'on apporte le goudron et les plumes" !

Pourtant, et c'est bien dommage, l'humour est parfois très basique : à commencer par une vanne sur Cinquante Nuances de Grey (référence qui sera très vite trop datée pour faire rire) ou la reprise de l'entêtante Libérée, Délivrée, chanson culte de La Reine des Neiges. Si ces blagues à plat sont rares, elles n'en restent pas moins suffisamment présentes pour être soulignées. Ce qui est dommage car cette facilité pénalise vraiment l'équilibre et la finesse du tout.

*Un retour plutôt réussi : Cet album s'avère néanmoins plutôt concluant dans l'ensemble. Enlevé, rythmé et haletant, il bénéficie du superbe travail d'illustrations d'Achdé, décidément très à l'aise avec la reprise de l'oeuvre de Morris.

Le format relativement court empêche néanmoins ses auteurs d'approfondir cette aventure autant qu'on l'aurait souhaité : certaines péripéties sont trop précipitées et au final, l'excursion française de Lucky Luke ne dure que 16 pages sur 46 - ironique vue le titre. Sa conclusion est assez abrupte ; il n'y pas de réelle opposition finale entre Locker et le héros, laissant une partie du dénouement totalement dans l'ombre.

Saluons enfin les nombreuses recherches historiques effectuées par les auteurs, ces derniers ayant eu à cœur d'être au plus près des faits avérés.

Autre fait sympathique : la démystification du personnage car on connaît, pour la première fois, l'une des véritables faiblesses de Lucky à savoir le mal de mer... Une petite faille sympathique qui modère légèrement le côté Gary Stu du personnage.

S'il n'est pas le plus réussi de cette nouvelle génération d'Aventures, Un cow-boy à Paris reste agréable à suivre et tape dans le mille lorsqu'il évite l'humour trop facile, notamment via un discours engagé sur la liberté. Sympa mais pas incontournable.

* nom péjoratif donné à un personnage de fiction trop parfait - son équivalent féminin, plus usité, est Mary-Sue.

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