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Cin’express : Pierre Lapin

🎥 Cin’express : 🎥

Pierre Lapin


🎬 de Will Gluck ⭐avec Domhnall Gleeson, Rose Byrne, Sam Neill et les voix de Philippe Lacheau, Elodie Fontan, Jessica Monceau, Marie Tirmont, Julien Arruti, Véronique Augereau... 🗓 Sortie 2018

Avant qu'on ne m'accuse de blasphème, je tiens à préciser une chose : je suis immensément fan de Beatrix Potter. J'ai grandi avec ses histoires, ses dessins, son univers bucolique...

Autant dire que j'étais plus que dubitative à l'annonce de ce long-métrage mêlant prises de vues réelles et animations 3D : le doublage français (composé d'acteurs français comiques en vogue), le parti-pris moderne, l'humour omniprésent me laissaient plus que sceptique.

A côté de cela, les lapins anthropomorphisés étaient craquants à souhait et visuellement réussis, la campagne anglaise offrait ce cadre pastoral idyllique cher à Potter et le duo principal (Rose Byrne et Domnhall Gleeson) compte parmi ces comédiens talentueux capables d'exceller tant dans la comédie que le drame.

C'est donc sans enthousiasme mais sans préjugé que j'ai découvert ce Peter Rabbit made in 2018. Et très vite, un constat s'impose : l'équipe du film respecte le travail de Beatrix Potter. Mieux : il l'aime et recèle d'hommages à la célèbre auteure (la protagoniste s'appelle Bea, une séance en animation reprend trait pour trait son style d'illustration, tous les petits animaux qui peuplent son oeuvre font une apparition).

Surtout, le long-métrage respecte l'esprit de Pierre Lapin : le héros de Potter était un lapereau désobéissant en quête d'aventures, sa transposition en 2018 est sommairement animée par les mêmes objectifs. Il est plus casse-cou, plus tête-brûlée, plus prompte à plaisanter mais n'en reste pas moins cette boule de poils rebelle qui va toujours à l'encontre des consignes. De même, Jeannot reste ce cousin un peu pataud, naïf et profondément gentil. Les sœurs de Pierre, Flopsaut, Trotsaut et Queue-de-coton, plus développées que dans le conte original, apparaissent ici comme querelleuses et aussi téméraires que leur aîné, jouant un rôle crucial dans l'intrigue.

On voit également apparaître (plus ou moins furtivement) l'écureuil Panache Petitgris, le hérisson Madame Piquedru, la cane Sophie et son ennemi M. Tod le renard, le crapaud Jérémie Pêche-à-la-Ligne, le Rebondi Cochonnet, Ernest Blaireau etc... Une galerie de personnages truculents qu'on prenait plaisir à découvrir enfant et qu'on retrouve adulte avec nostalgie.

Dans l'ensemble, la modernisation est réussie et l'apparition d'humains au sein de cette intrigue permet de poser quelques questions intéressantes. L'opposition entre Béa et Thomas, l'héritier éloigné de feu McGregor (ennemi juré des lapins) marche également très bien. Béa est une jeune femme à l'esprit poétique, joyeuse, proche de la nature, amie des lapins qu'elle dessine avec plaisir et sauve occasionnellement des frasques du vieux McGregor. Thomas, à l'inverse, est le modèle du citadin stressé, horrifié par la nature et ses vermines, bourré de névroses et maniaque à l'extrême dont la vie tourne exclusivement autour de sa réussite professionnelle. Si clichés puissent-ils paraître sur le papier, ces deux protagonistes se révèlent attachants et leur duo fonctionne à merveille, notamment grâce aux interprétations de Rose Byrne et Domnhall Gleeson. Ce dernier s'en donne d'ailleurs à cœur joie et fait montre une nouvelle fois de ses talents humoristiques. Rose Byrne est comme toujours impeccable, pétillante et fantasque : sa relation avec Pierre, née d'une tragédie, a abouti à un rapport amical et protecteur des plus touchants.

Enfin, le doublage français est curieusement réussi : pour leur première véritable excursion dans le doublage, la bande à Fifi (Philippe Lacheau, Julien Arruti et Élodie Fontan) s'investit à fond et donne de la voix pour des personnages qui leur correspondent visiblement.

Le long-métrage est très rythmé et l'intrigue suffisamment palpitante pour maintenir en haleine petits et grands, le tout porté par une BO entraînante, un concentré de bonne humeur pop. Les gags (plutôt primaires, reconnaissons-le mais efficaces) devraient faire rire les enfants, alors que les adultes seront davantage sensibles au fond et à la nostalgie qui s'en dégage par instant.

Evidemment, on peut regretter que, à la manière d'Ernest et Célestine de Gabrielle Vincent, Pierre Lapin n'ait pas eu droit à une transposition plus fidèle, qui respecterait trait pour trait les visuels de Beatrix Potter - la scène en animation traditionnelle qui survint à la moitié du film, touchante et maîtrisée, est un bel exemple de ce qu'une adaptation plus conforme aurait pu donner.

Mais qu'importe : Pierre Lapin semble s'imposer comme LA comédie familiale de ce printemps.

A découvrir et apprécier sans prise de tête.

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