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Le bonheur arrive toujours sur la pointe des pieds #En 3 points

Titre : Le bonheur arrive toujours sur la pointe des pieds

Auteur : Tiphaine Hadet

Genre : Comédie romantique

Date de parution originale : 2018

Résumé : Camille, jeune femme pétillante, s'apprête à rejoindre le sud de la France pour participer à la traditionnelle réunion familiale. Impossible d'y couper : histoire d'économiser un peu sur la corvée annuelle, elle a choisi comme moyen de transport le covoiturage... Et se retrouve bientôt abandonnée sur une aire d'autoroute ! Après une nuit entière passée à discuter avec Julien, un parfait inconnu, elle n'a qu'une idée en tête : le retrouver.

« S'il est clair que la chance a pris la poudre d'escampette depuis mon réveil le matin même, j'ai la sensation de la voir apparaître face à moi sous la forme d'un jeune trentenaire, fils imaginaire de George Clooney et de Brad Pitt, si tant est que ces deux créatures charmantes aient pu un jour copuler en secret. L'espace d'un instant, j'ai presque envie de crier au miracle et de me transformer en un Québécois à la voix rauque et au regard envoûtant.


Je n'attendais que vous / Je n'espérais que vous / J'ai marché si longtemps / Je viens de loin / Le monde était grand / Et long le chemin. »

~ p 32


#En 3 points

*Un vaudeville pétillant : la sphère littéraire francophone a souvent la dent dure envers la Chick-Lit, la "Littérature pour Nana", écrite PAR des femmes et POUR des femmes. Genre prolifique et rentable, il a aussi la réputation d'être bourré de stéréotypes et autres niaiseries, souvent mal écrit et vite oubliable. Certaines, toutefois, ont largement contribué à faire voler en éclat ces clichés sur la littérature féminine ! Nombreuses sont les auteures à s'être distinguées par leur plume et leurs personnages hauts en couleurs : c'est le cas de Sophie Kinsella, Helen Fielding, Isabel Wolff, India Knight, Nicole de Buron, Agnès Martin-Lugand, Alix Girod de l'Ain...

Ou encore Tiphaine Hadet, dont nous parlons aujourd'hui ! Il y a dans Le bonheur arrive toujours sur la pointe des pieds tous les ingrédients d'un bon livre de Chick-Lit : style pétillant, situations ubuesques, personnages truculents, romantisme invraisemblable, autodérision dosée à la perfection, une petite touche de drame, une pointe de féminisme... Ce vaudeville sur les routes, entre le Sud et l'Île-de-France, bien écrit, regorge de références culturelles, musicales surtout. On croise Garou, Johnny, Jean-Jacques Goldman, Véronique Sanson, Michel Berger. Qu'ils soient ouvertement cités ou sous-forme de clin d’œil, l'auteure multiplie les hommages à ces grands noms de la chanson française.


« Elle n'était pas vraiment à son avantage quand elle a quasiment arraché la portière arrière droite, des mèches collées à son visage, mais il a reçu comme un sacré coup de poing, alors qu'il a d'abord eu peur de se faire carjacker par une nymphomane toxicomane, en manque de salade verte. »

~ p 53


*Des personnages intéressants : outre sa plume, l'attrait indéniable de Tiphaine Hadet, c'est le portrait qu'elle dresse de ses personnages, plus déjantés les uns que les autres.

Il y a déjà le duo principal formé par Camille et Julien : ceux-ci, loin d'être aussi parfaits qu'ils n'y paraissent au premier abord, cultivent chacun leurs petits défauts, leurs blessures. Camille est une héroïne comme on les aime, elle est forte, généreuse, avec un sens aiguisé de la répartie ; Julien est un condensé d'humour et d'incertitudes dans un corps de brun ténébreux (le rejeton imaginaire « de George Clooney et de Brad Pitt »). Tous deux ont leurs faiblesses, leurs blessures, leurs doutes, qu'ils vont devoir surmonter pour ne pas passer à côté de cet(te) autre qui leur semble destiné.

On croise aussi au fil des pages une cousine dévote accro aux perroquets et à Johnny Hallyday répondant au nom ô combien original de Marie-Tulipe ; un conducteur névrosé prénommé Alfred ; Marianne, la sex-friend au franc parler désarmant ; Maminette, la tenancière de bar protectrice envers son village ; Gaston, un ara qui se prend pour une colombe et a la fâcheuse manie de déblatérer grossièreté sur grossièreté...

Et surtout, la concierge, Lily Bonabonheur : très très touchante, l'auteure parvient à nous la faire aimer en l'espace de quelques lignes seulement !

Hadet est parvenue à donner à ces protagonistes, aussi clichés qu'ils puissent sembler sur papier, une vraie personnalité, des petits traits de caractères qui les rendent singuliers, attachants... humains tout simplement. Malgré le conte de fée propre au genre, le roman dégage une sensation de "vrai", comme si nous pouvions croiser une Camille, un Julien ou une Marianne sur une aire d'autoroute.


Gaston, le perroquet de Marie-Tulipe,

est un ara hyacinthe, comme ci-dessus.

*Feel-Good Book en puissance : le roman de Tiphaine Hadet s'inscrit directement dans la liste des livres qui booste le moral à 1000% : bien écrit, drôle, touchant, il évite les écueils du genre et joue avec les clichés dont il use parfois - les personnages sont les premiers à souligner les situations Harlequin et autres remarques stéréotypées.

Parfaite dans sa première partie, l'intrigue est toutefois moins réussie dans la seconde ; en délaissant l'aspect cocasse pour un parcours initiatique dramatique, le roman s'avère plus inégal et moins rafraîchissant. Dommage car l'auteure démontre un sens du rythme et de la comédie inné.

Le bonheur arrive toujours sur la pointe des pieds reste un feel-good book en puissance : il respire le Soleil, les vacances, la bonne humeur, les rencontres idéales... Je n'avais pas pris tant de plaisir à lire une comédie romantique depuis Coup de foudre à Austenland de Shannon Hale.

En bref, c'est un bon roman, c'est une belle histoire, c'est une romance d'aujourd'hui...


« Au cours de la période qui nous a vues devenir femmes, il n'y a jamais eu un mot de travers. Pas une engueulade. Pas de crise. Pas de guerre. Mais, bien pire, il y a eu de l'ignorance. Celle qui vous laisse dans votre coin, qui ne s'occupe pas de vous. Qui vous abandonne à votre sort, qu'il soit triste ou non. »

~ p 67

Journal Intime (Caro Diaro), le film favori de Camille.

« Dès lors, Julien a veillé à ne jamais s'attacher à la gent féminine. Hors de question de voir débarquer dans sa salle de bain une horde de produits cosmétiques qui lui donnaient envie de gerber. Hors de question de s'investir pour laisser son plan d'épargne alimenter des sociétés milliardaires prêtes à tout pour faire penser aux femmes qu'elles sont toutes belles et baisables, à condition qu'elles soient fines, filiformes, maquillées à outrance avec un brushing parfait dès le saut du lit. »

~ p 47

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