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L’avis des libraires – 62ème chronique : Nosfera2

L’avis des libraires – 62ème chronique :

Nosfera2 de Joe Hill

Etes-vous prêts pour un Noël infernal ?

Au volant de sa voiture immatriculée Nosfera2, le tueur onirique Charles Manx enlève des enfants pour les conduire à Christmasland où Noël est éternel. La « Gamine », Vic McQueen, a elle la faculté de retrouver tout ce qui se perd, objets ou personnes. Très vite, la rencontre entre Manx et Vic est inéluctable. Les répercussions s’annoncent des plus funestes…


Ça y est ! Après trois semaines de supplice à grand coup de chants sirupeux, chocolats bon marché et rushs désespérés dans les magasins, Noël est derrière nous. Histoire de vous dégriser totalement, je vous propose un chef-d’œuvre horrifique qui tombe à point : Nosfera2 de Joe Hill. Certains auteurs vous déçoivent rarement. Ouvrir leurs ouvrages, se plonger dans leur univers, retrouver ce style qui vous est si familier… Il y a quelque chose de grisant à lire le roman d’un auteur révéré, comme si vous partiez dans un monde parfait sans savoir quel périple vous attend cette fois. Joe Hill, petit prince de l’Effroi et fils du roi de l’Epouvante en personne (Stephen King) fait parti de ceux-là : après le sensationnel Cornes, il nous délivre cette histoire de croque-mitaine sous couvert de Père Noël ! Car n’en doutons par, Nosfera2 est à Hill ce que Ça est à King : un joyau sombre, intense et profondément dérangeant, qui joue sur les peurs primaires et les fantasmes de l’enfance. Hill multiplie d’ailleurs les clins d’œil à l’œuvre de son père : vélo au rôle capital, personnage bègue, un personnage supposément bénéfique ami des enfants qui se révèle être en réalité le plus abject des monstres – Manx est une espèce de Walt Disney tordu, dont le parc d’attraction cache les pires sévices. Hill multiplie également les références culturelles mais la principale ici est tirée de Pinocchio et sa fameuse Île des Plaisirs : l’idée est la même, un lieu isolé des adultes qui combine tout ce dont rêve un enfant mais qui, au fur et à mesure, va se muer en son pire cauchemar. On retrouve dans Nosfera2 tout ce qui rendait Cornes incroyablement fascinant : la plume sublime, le surnaturel qui débarque dans le quotidien, les relations très intenses entre les protagonistes et un personnage principal attachant et déterminé, fort mais perdu, opposé à quelque chose qui le dépasse… Vic est l’une des héroïnes les plus captivantes qu’il m'ait été donné de lire, de ces protagonistes féminins comme on aimerait en voir davantage. Pour ceux qui les niaiseries de Noël effraient encore, proposez-leur donc ce roman autrement plus inquiétant… Voilà qui devrait les faire relativiser.

« La jeune femme avait toujours pensé que l'amour était synonyme de bonheur, mais avec l'expérience, elle s'apercevait que ces deux notions n'avaient rien à voir. L'amour se rapprochait d'un besoin. Il n'était guère différent de l'instinct alimentaire ou de réflexe respiratoire. »

Joe Hill : Nosfera2 en grand format aux Editions JC Lattès (621 pages. 22,90€) ou en format poche aux Editions J’ai lu (763 pages. 8€)


Article publié dans le Pays Briard le 26.12.17

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