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Bonne résolution n°8 : Frissonner durant Halloween

Bonne résolution n°8 :

Frissonner durant Halloween

« This is Halloween, this is Halloween ;

Pumpkins scream in the dead of night… »

Traditionnellement, on passe Halloween vautré devant la TV à regarder nos sempiternels classiques du genre, en s’empiffrant allègrement de friandises – oui, ces bonbons que vous étiez censés distribuer aux gosses et que vous avez dilapidés devant Ça… Promis, l’année prochaine, vous garderez quand même un paquet de Haribo pour les gnomes déguisés en fantômes ou en citrouilles qui harcèlent votre sonnette depuis deux heures ! Je ne fais pas exception à la règle mais, si j’adore les soirées frissons/canapé en bonne compagnie, il se trouve que le mois d’octobre se prête aussi particulièrement à la lecture de romans horrifiques. Les couleurs automnales, le froid qui commence à poindre, les passants qui tirent des têtes de déterrés tout droit sorties de The Walking Dead… Avouez que l’ambiance est déjà prometteuse ! Mais posons le décor voulez-vous… Tirez-vos rideaux, allumez quelques bougies, mettez Une nuit sur le Mont Chauve en fond et un vieux plaid sur vos genoux : nous voilà partis pour un tour du monde littéraires des plus lugubres !

 

Les chats de Marie-Hélène Delval /

Editions Bayard Poche

💀 D'où vient ce sortilège ? France

🎃 Monstres ciblés : les citrouilles en primaire et les jeunes sorciers en premières années de collège

🔮 Les ingrédients de la potion : En pleine période 70's, le jeune Sébasto profite des vacances pour retrouver son grand-père d'adoption, Da, avec lequel il a noué des liens indéfectibles. Toutefois, très vite, il remarque sur le perron du vieil homme un chat noir dont le singulier regard brille d'un éclat métallique. Aucun doute, ce chat n'a rien d'ordinaire. Une impression confirmée quand les cadavres s’accumulent et que les chats se multiplient. Da et Sébasto comprennent qu'un événement grave est sur le point de se produire…

Pourquoi ce sortilège ? Marie-Hélène Delval est une auteure incontournable de la littérature jeunesse : on lui doit quelques best-sellers comme Victor l'enfant sauvage ou Un petit loup de plus.

Mais de tous, Les Chats reste incontestablement son roman le plus célèbre, encensé par la critique et le public, au point de se voir décerner le Prix Chronos de Littérature Jeunesse en 1999.

Le livre baigne dans une ambiance particulière et mystique, respectant à la lettre les codes du fantastique ; les éléments du quotidien sont détournés à des fins horrifiques, en jouant sur les peurs les plus primaires : les chats noirs, l’orage, le bois… L'implication du jeune lecteur est totale car l'auteure maîtrise son intrigue de bout en bout. La personnalité des protagonistes est recherchée, la tension maintenue intacte jusqu'au dénouement, les références multipliées à bon escient (Balzac et La Peau de Chagrin, Astaroth, Tarzan) et la conclusion, quoi que funeste, évite les facilités du mélodrame.

Pour les enfants ou jeunes adolescents qui souhaitent découvrir le genre, Les Chats offre une excellente plongée dans le fantastique : incontournable !

👻 Pour les allergiques au grimoire : pour les gnomes les plus récalcitrants, nous recommandons aux parents de montrer à leur progéniture Frankenweenie de Tim Burton : ce très beau dessin animé en noir et blanc, qui multiplie les références aux classiques horrifiques, s'achève sur l'affrontement entre le jeune Victor, son chien Sparky revenu d'entre les morts et un chat démoniaque...

 

Laisse-moi entrer de John Ajvide Lindqvist /

Editions France Loisirs

💀 D'où vient ce sortilège ? Suède

🎃 Monstres ciblés : Pour tous les vampires de 15 ans et plus

🔮 Les ingrédients de la potion : garçonnet mal dans sa peau, Oskar vit l’école comme un cauchemar sans fin : persécuté par Jonny et sa bande, il subit leurs brimades jour après jour. Sa vie prend une toute autre tournure lorsqu'il fait la connaissance d'Eli, une enfant de son âge. Cette dernière, nouvelle locataire d'un appartement adjacent, a pour seule famille l’inquiétant Håkan. Entre Oskar et Eli, une relation fragile et fusionnelle s'installe jusqu’au jour où le secret d’Eli est révélé…

⚡ Pourquoi ce sortilège ? On ne va pas se le cacher mais depuis Dracula, l'intérêt des lecteurs pour les prédateurs aux dents longues ne s'est jamais démenti. Je ne fais pas exception à la règle : je suis en adoration devant les Chroniques des Vampires d'Anne Rice, j'ai adoré Carmilla de Sheridan le Fanu mais aussi Comment se débarrasser d'un Vampire amoureux de Beth Fantaskey et les Radley de Matt Haig... Toutefois, un livre m'a particulièrement bouleversé : Laisse-moi entrer de John Ajvide Lindqvist. Encensé par la critique et le public, adapté deux fois à l’écran, ce thriller horrifique suédois a vite acquis ses lettres de noblesse.

En partant du mythe vampirique, Lindqvit a signé une œuvre dense, implacable, porteuse de thèmes forts et dérangeants : harcèlement scolaire, violence prépubère, pédophilie, voyeurisme, désintérêt parental... C'est le point fort du roman et sa grande singularité : l'horreur est rarement liée aux créatures fantastiques mais à des événements ancrés dans le réel. Le surnaturel, incarné par Eli, est salvateur pour Oskar : elle représente son salut, ce qui rend la relation de ces deux êtres voués à la solitude (elle par sa nature-même de vampire, lui en raison de son statut de souffre-douleur) profondément attachante.

La juxtaposition de scènes malaisantes aurait très vite pu tourner à la surenchère mais c'est sans compter le talent de Lindqvist qui mêle angoisse, tendresse et horreur avec virtuosité. Autant l'avouer : Laisse-moi entrer est perturbant par la nature même des thématiques abordées… Et lorsque la beauté ou les sentiments surgissent au détour d'un chapitre, entre deux moments de tension effroyables, ils n'en sont que d'autant plus forts. Laisse-moi entrer est un chef-d'œuvre inoubliable.

👻 Pour les allergiques au grimoire : pour les vampires à tendance flemmarde qui ne voudraient pas dévorer cet ouvrage de 600 pages, jetez un œil sur Morse, le film suédois génial qui en a été tiré ou à défaut, Laisse-moi entrer, dernière adaptation en date du livre de Lindqvist.

 

Les contes macabres d’Edgar Allan Poe /

Editions Soleil

💀 D'où vient ce sortilège ? États-Unis

🎃 Monstres ciblés : Les contes macabres sont un classique indémodable, à dévorer qu'on soit un gobelin de 13 ans ou une goule millénaire.

🔮 Les ingrédients de la potion : ce très beau recueil réunit quelques-unes des plus célèbres nouvelles de l'auteur (La chute de la maison Usher, Bérénice, Le chat noir, L'île de la fée, Le Cœur révélateur, Le Portrait ovale, Morella et Ligeia) toutes somptueusement illustrées par Benjamin Lacombe.

Pourquoi ce sortilège ? Les contes et nouvelles d'Edgar Allan Poe sont des incontournables de la culture étasunienne mais, bien au-delà, ce sont des références absolues en matière de littérature fantastique. Il est difficile, voir impossible, de rester de marbre face au génie de l'écrivain : vénéré par Baudelaire qui traduisit nombre de ces textes, Poe signe des œuvres troublantes, perturbantes, entre poésie funeste et thriller d'épouvante. J'ai découvert Poe à dix ans, dans l'anthologie Mille Ans de Frissons (elle n'est plus éditée mais si vous la dénichez d'occasion, foncez, c'est une mine d'or !) : sa nouvelle Le Chat Noir a été la source de nombreuses nuits d'insomnie mais c'est avant tout une révélation et un éternel coup de cœur. Je suis tombée amoureuse de l'auteur à cet instant : de sa plume, de sa faculté à écrire des intrigues cauchemardesques sans se départir de sa prose, de la mélancolie qui imprègne chaque ligne, de l'inventivité dont il fait preuve, de sa facilité à faire jaillir l'angoisse. Lire Poe, c'est pénétrer un monde obscur, où poésie et épouvante s'imbriquent étroitement, un univers qui n'est pas étranger à l'horreur mais où la beauté des mots demeure intacte.

En 2009, à l'occasion du bicentenaire de la naissance de Poe, les Éditions Soleil ont honoré les fans d'un sublime recueil magnifiquement illustré par Benjamin Lacombe. C'est à cette édition que je voue un attachement particulier : d'emblée, les univers des deux artistes semblaient être destinés l'un à l'autre ; Poe par Lacombe, c'est plus qu'un parti-pris artistique judicieux : c'est une évidence !

👻 Pour les allergiques au grimoire : à cette date, j'ai bien peur qu'aucune adaptation ne soit vraiment à la hauteur du génie visionnaire de notre cher Allan. Toutefois, le film de super-héros gothique d’Alex Proyas The Crow, le court-métrage Vincent de Tim Burton ou plus récemment Twixt de FF Coppola multiplient les références à l'auteur et ce avec grand talent. Citons enfin Crimson Peak de Guillermo del Toro, qui baigne dans une ambiance poético-lugubre que Poe n'aurait pas reniée.

 

Sur ce, je vous souhaite de frissonner

avec de bonnes lectures...

Et de passer un excellent Halloween !

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