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L’avis des libraires - 46 ème chronique : Aucun été n’est éternel

L’avis des libraires : 46 ème chronique

Aucun été n’est éternel de Georges-Olivier Châteaureynaud :

Crépuscule estival & nostalgie adolescente

1965. A 18 ans, Aymon étouffe entre une mère surprotectrice et un père moribond octogénaire. Assez de ce milieu mortifère, direction : la Grèce ! Au pays d’Homère, il intègre une bande de jeunes et se retrouve au cœur de la Beat Generation. Mais dans ce simulacre de jeunesse éternelle l’été arrive à son terme…


En cette fin de période estivale, le dernier ouvrage de Georges-Olivier Châteaureynaud semble tomber à point nommé : voici donc Aucun été n’est éternel, un livre poétique et mélancolique, à l’image de son titre. Un petit voyage dans les 60’s, ça vous tente ? Libération sexuelle, consommation effrénée de drogues, volonté d’émancipation et de découverte d’une génération avide de sensations… Le monde change et, à son niveau, Aymon aussi ; ado fragile, il entame le passage à l’âge adulte, s’interroge sur son avenir, sa vie, ses ambitions. Il cherche sa place, redoutant de paraître tel qu’il se perçoit : un être faible, enfant chéri chétif, « fils de vieux » auto déclaré ringard. A ses côtés gravitent des personnages aussi déconnectés qu’attachants : une caractérielle anorexique, un dealer gentleman, un excentrique fan d’Hitler, un guitariste surdoué, une divine nymphette… Pour eux, la vie est aussi facile que factice, la notion même de futur semble proscrite. Très vite pourtant, une question se pose : jusqu’à quel point Aymon pourra-t-il maintenir ouverte cette parenthèse artificielle ? Quels évènements le pousseront à renoncer à cette passade aussi utopiste que vaine ? Le drame rôde, menace sous-jacente, se concrétise à l’approche du dénouement. Le lecteur sait que la chute ne peut être que tragique mais lorsqu’elle survint, à 50 pages de la fin, la scène reste d’une violence inouïe, glaçante. De sa plume raffinée, Châteaureynaud signe un voyage sensoriel où l’on croit s’aventurer dans les dédales des cités grecques et les brumeuses ruelles londoniennes. Aucun été n’est éternel s’avère être un roman initiatique contemplatif, teinté d’authenticité, dont chaque page semble imprégnée par l’esprit des grands artistes de l’époque – Kerouac et Dylan en tête.

Georges-Olivier Châteaureynaud : Aucun été n’est éternel aux Éditions Grasset. 336 pages. 20 €

Article publié dans le Pays Briard le 05.09.2017

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