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L’avis des libraires - 3ème chronique : Call-Boy

L’avis des libraires ~ 3ème chronique :

Call-Boy de Ira Ishida :

Le roman qui mêle philosophie et érotisme ?

Ryô a vingt ans. Pour lui, la vie n’est qu’une succession d’évènements sans intérêt : il végète entre ses cours à la fac et son job de barman, blasé de tout, hanté par la disparition de sa mère... Difficile dans ces conditions de susciter son intérêt ! Pourtant, c’est là ce que l’intrigante Madame Midoh parvient à faire en lui proposant un travail illégal : celui de call-boy. Très vite, Ryô y voit l’opportunité de découvrir non seulement ses désirs mais aussi ceux de femmes prêtent à payer une petite fortune pour passer du temps en sa compagnie.


Sujet épineux s’il en est, le désir est un thème délicat à traiter. Et lorsqu’il l’est par le prisme de la prostitution, le défi est d’autant plus conséquent ! Il faut bien l’avouer : avec Call-Boy, l’auteur Ira Ishida a réalisé un coup de maître, véritable OVNI du roman érotique. D’une plume assurée, il dessine les désirs des femmes et des hommes, des plus consensuels aux plus « déviants », mais il le fait avec une finesse infinie. Le regard qu’il porte sur les fantasmes de ses personnages n’est jamais méprisant et c’est à travers les yeux de Ryô, qui observe sa clientèle et ses collègues avec une ouverture d’esprit surprenante, qu’il nous plonge dans son univers. Ryô se prostitue par choix, par ennui, par curiosité, peut-être un peu des trois, surtout pour se découvrir lui-même ; singulier, il n’en demeure pas moins attachant. Quant à la fascinante Madame Midoh, elle est de ces héroïnes atypiques que l’on aimerait croiser plus souvent dans la fiction.

De par la réflexion qu’il offre sur les désirs de ses protagonistes, le roman s’enrichit d’une dimension initiatique. D’autant que l’auteur évite les écueils propres à la littérature érotique – les répétitions, la vulgarité, l’image rétrograde des rapports entre les sexes n’ont pas leur place ici… Call-Boy est tout l’inverse : sulfureux, sensuel, sensoriel. Un bijou saisissant et singulier, dont le souvenir colle à la peau longtemps après avoir lu la dernière page.

Une dernière image de la pièce, pour le plaisir des yeux !

Call-Boy de Ira Ishida, 19,50 €, Philippe Picquier


Article paru dans le Pays Briard le 14.10.16

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