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Critique HS : Les Ombres De Peter Pan

Les Ombres De Peter Pan,

Anthologie établie par Richard COMBALLOT

S'il n'est pas dans mes habitudes de détailler chaque recueil de nouvelles qui me tombe entre les mains, j'avoue avoir été confrontée à un dilemme face aux Ombres de Peter Pan. En effet, les genres et thèmes abordés ainsi que mon appréciation variaient tant de l'une à l'autre qu'il me semblait impossible de délivrer un avis global constructif...

J'ai donc décidé de vous faire part de mon opinion en prenant chaque nouvelle de façon indépendante.

Excellente lecture et n'oubliez pas : Deuxième étoile à droite et tout droit jusqu'au matin !

1) Francis Berthelot, Peter Paon et la Fée Crochette : 1,5/5 – bancal, simpliste et incomplet. Pas sûr que débuter l’anthologie avec cette nouvelle soit des plus judicieux.

2) Alain Dartevelle, Avec Mrs Darling : 2,5/5 - divertissant mais anecdotique, le texte pâtit de ses successeurs, nettement plus inspirés.

3) David Calvo, Supercroc : 3/5 - inclassable, laisse un goût d’inachevé malgré un début prometteur.

4) Daniel Walther, Saisons de verre : 3/5 - le principe d’injecter une bonne dose de luxure au personnage aurait pu passer mais encore aurait-il fallu tenir le rythme jusqu’au dénouement.

5) Sylvie Denis, Peter Pan ne meurt jamais : 4,5/5 - sombre, dérangeant, style simple mais percutant, allures de thriller mais d’une poésie troublante au dénouement glaçant – incontestablement ma nouvelle préférée. 6) Fabrice Colin, Une autre fois, Damon : 4/5 - déprimant, glauque, tragique, oscillant entre une réalité que personne ne veut affronter et un imaginaire tout aussi malsain, l’un des joyaux de cette anthologie. 7) Claude Mamier, Ces Ailes que je n'ai jamais eues : 4/5 - lyrique, dérangeant, sordide et inattendu jusqu’à la dernière ligne, une réussite où l’insouciance et la cruauté de l’enfance apparaissent dans toutes leur splendeur. 8) Ayerdhal, Le Réveil du croco : 3,5/5 - Peter affronte une sorte de Doppelgänger aussi cruel et charmant que ce qu’on espérait. Beaucoup plus convaincant que Peter Paon et la Fée Crochette qui reprenait l’idée de deux Peter s’affrontant, la nouvelle reste cependant un peu prévisible.

9) Georges-Olivier Châteaureynaud, Un Peter Pan : 4/5 - cette plongée dans l’esprit d’un millionnaire dérangé et attachant, victime du syndrome de Peter Pan (au sens propre comme au figuré) qu’il pousse aussi loin que ses moyens le lui permettent, maintient un suspense intact tout du long jusqu’à la chute, formidable.

10) Anne Duguël, Saloperie de fée ! : 2/5 - beaucoup trop courte et peu détaillée, ce qui rend l’immersion dans l’univers de l’auteur chaotique ; la nouvelle laisse une impression de bâclé plutôt amère.

11) Pierre Stolze, Le Dortoir des filles et la deuxième loi de la thermodynamique : 3,5/5 - un véritable récit d’aventures, fun, parfois sombre et souvent captivant, qui mêle science-fiction et références à la manière de la trilogie Phaenomen d’Erik L’Homme. Reste qu’être privé de la suite est une torture…

12) Jean-Pierre Vernay, Flint Corp. : 3/5 - début entraînant mais manque une chute digne de ce nom : il semble que l’histoire s’arrête au beau milieu de l’intrigue, sans aucune résolution.

13) Catherine Dufour, La Perruque du juge : 3/5 - empli de références culturelles, ce simulacre de procès où Pan est l’accusé principal ne manque pas d’intérêt. Reste que le dénouement, s’il est imprévisible, frôle le ridicule. 14) Jean-Jacques Girardot, L'Île étroite : 1,5/5 - l’une des nouvelles les plus longues du recueil et hélas pour nous, elle semble interminable… Elle ne parvient jamais à susciter un semblant d’intérêt chez le lecteur, surtout que l’univers de Barrie n’est pas assez présent pour justifier sa place ici. Laborieux et vide, la déception de cette anthologie. 15) Christian Léourier, Blues pour un garçon perdu : 4/5 - retour au récit urbain, choc et moderne, fascinant sur le fond et très bon sur la forme. Si la chute reste un peu trop rapide, l’ensemble se tient parfaitement : Peter Pan croise Outsiders, l’Equipée Sauvage et la Fureur de vivre, sur fond de rock’n’roll et de baston. Une réussite surprenante et indéniable. 16) Stéphanie Benson, Le Pays des enfants perdus : 4/5 - faire succéder à l’excellente nouvelle de Christian Léourier celle de Stéphanie Benson, qui a choisi un angle similaire (violence, modernité, rock), peut d’abord sembler risqué. Pourtant, si son style paraît moins vivant que celui de son prédécesseur, elle parvient à insinuer un véritable souffle à son histoire. Au final, la nouvelle possède les mêmes qualités que Blues pour un garçon perdu mais avec un plus indéniable : son dénouement, surprenant, tragique, prodigieux. Si bien qu’on aimerait assister un peu plus longtemps au concert de ces enfants perdus…

17) Christian Vilà, Pas une ombre au tableau : 3/5 – une nouvelle plutôt déconcertante, ancrée à notre époque, où Peter Pan devient l’ennemi de l’opportunisme. En confrontant un homme toujours plus avide aux conséquences de sa cupidité, Vilà signe un texte intéressant où la morale est sauve (ce qui est rare dans cette anthologie !) mais sans parvenir à tirer son épingle du jeu. 18) Jean-Pierre Andrevon, SuperPan et les morts qui rêvent : 3/5 – mélanger comics et fantasy, il fallait oser ! Toutefois, si l’univers de Superman vous est totalement hermétique, vous risquez fort de vous désintéresser totalement du propos dès sa seconde partie. Reste le style d’Andrevon, vif et riche en descriptions, et l’originalité indéniable de la nouvelle. 19) Johan Heliot, Idylle du temps des ombres : 4/5 – Nouvelle historique où Wendy, Michel et Jean sont précipités dans le feu de la Seconde Guerre Mondiale. Aussi sombre et violente que le thème le laissait présager, cette Idylle remarquablement écrite est d’une poésie surprenante. Tragique, sanglante, inattendue, elle possède ce romantisme désespéré qui la classe de facto dans les plus mémorables récits de cette anthologie. 20) Xavier Mauméjean, Raven. K. : 4,5/5 – S’il ancre également son récit dans la 2nde GM, Xavier Mauméjean, à l’inverse d’Heliot, prend le parti du réalisme. Nulle romance pour adoucir les atrocités de ce monde souillé par le nazisme. Hitler a atteint le Pays Imaginaire et traite ses habitants avec la barbarie qui lui est propre : parquées dans un camp de concentration, fées et sirènes ne bénéficient d’aucun traitement de faveur. Nul n’échappe aux atrocités du 3ème Reich, pas même les rêves, pas même Peter Pan et Crochet qui joignent leurs pouvoirs aux Alliés. La nouvelle est glaçante tant elle dégage une impression de réel, laissant planer sur son dénouement un sentiment de malaise et de mélancolie… Où perce malgré tout un semblant d’espoir. 21) Jacques Barbéri, Conte à rebours : 2,5/5 – Mêler l’horreur à l’univers de Barrie est possible, nous l’avons vu tout au long de ce recueil. Mais encore faut-il avoir le talent et l’inspiration pour. Symboliquement, de par sa conclusion, Conte à rebours était tout indiqué pour clore l’anthologie. Dans les faits, dommage que ce soit cette nouvelle-ci, un peu vaine et surtout très oubliable, qui achève Les Ombres de Peter Pan.


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