Chloé
Cin'express : Target
đ„ Cinâexpress : Target đ„
đŹ de McG
â avec Reese Witherspoon, Chris Pine, Tom Hardy
đ Sortie : 21 mars 2012
Presque une dĂ©cennie aprĂšs Charlieâs Angels, Target signe le grand retour du rĂ©alisateur McG sur les Ă©crans, dans ses genres de prĂ©dilection : lâaction et lâhumour⊠Target semble Ă©voquer directement la glorieuse Ă©poque de Charlie et ses drĂŽles de dames oĂč Lucy Liu, Drew Barrymore et Cameron Diaz affrontaient des colosses sur vingt centimĂštres de talons avant de jouer les danseuses Ă gogo sur le thĂšme de « La PanthĂšre Rose ». Charmant, chic et choc. La comĂ©die dĂ©complexĂ©e, furieuse et sexy, câest lui. Dix ans aprĂšs, que reste-il Ă McG ? Target (This Means War en VO) dĂ©bute comme nâimporte quel film dâaction. Deux agents secrets, amis de longue date, FDR et Tuck, sont envoyĂ©s Ă Hong-Kong dans le but dâarrĂȘter un malfrat : Karl Heinrich⊠Malheureusement, la mission se solde par un Ă©chec lorsque le frĂšre dâHeinrich est tuĂ©. Retour aux Etats-Unis, oĂč FDR et Tuck vont devoir faire face Ă une mission beaucoup plus dangereuse : Lauren Scott. Lauren qui serait parfaite si elle nâavait pas eu la mauvaise idĂ©e de sortir avec les deux amis⊠En mĂȘme temps ! Pour gagner dĂ©finitivement la belle, tout les coups sont permis, quitte Ă dĂ©laisser leur mĂ©tier, quand Heinrich est prĂȘt Ă tout pour avoir leur peau⊠Mettons les choses au clair : le seul vĂ©ritable intĂ©rĂȘt du film repose sur le duo Tom Hardy/Chris Pine et les mauvais coups que ces deux agents surentraĂźnĂ©s vont sâinfliger pour sĂ©duire la belle Reese Witherspoon⊠La concurrence sâannonce laborieuse : flĂ©chettes anesthĂ©siantes, alarmes dĂ©tournĂ©es, camĂ©ras de surveillance, rendez-vous sabotĂ©s. Tuck et FDR, telles deux bombes Ă retardement, vont mettre leur ingĂ©niositĂ© Ă rude Ă©preuve, enchaĂźnant les tours pendables et dĂ©lirants durant presque quarante minutes. Et aprĂšs ? AprĂšs⊠Rien. Le vide. Le scĂ©nario tient sur un flingue, les deux protagonistes rĂ©vĂšlent une mentalitĂ© dâados attardĂ©s et lâhĂ©roĂŻne devient vite capricieuse, insupportable et superficielle â Rappelez-nous pourquoi Hardy et Pine se battent pour elle dĂ©jĂ ? Comme toujours Ă Hollywood, on suit les modes ; celle des trios amoureux semble bien dĂ©cider Ă durer, pour le meilleur et pour le pire. Dans ce cas prĂ©cis, il sâagit plutĂŽt du pire : durant le premier quart dâheure, la rĂ©alisation efficace de McG donne un sens Ă cette intrigue cousue de fils blancs, avant de sâembourber dans la rivalitĂ© dĂ©loyale qui oppose les deux « amis ». Passons donc sur un scĂ©nario courut dâavance et une fin prĂ©visible au possible, le tout centrĂ© sur trois personnages dont lâintĂ©rĂȘt est hautement discutable⊠AprĂšs tout, sans chercher le chef-dâĆuvre, câest surtout lâaction et la comĂ©die qui sont censĂ©es ĂȘtre au cĆur du film. Encore une fois, lâennui prend rapidement le dessus. Dâun point de vue comique, les spectateurs peinent Ă sourire, dĂ©semparĂ©s par le nombre de clichĂ©s quâon leur injecte Ă la minute, jusquâĂ lâoverdose⊠Non, quelques rĂ©pliques gentiment cinglantes et trois moments drĂŽles ne suffisent pas Ă faire de Target une bonne comĂ©die. Le problĂšme, câest quâil nâest pas non plus un bon film dâaction, dâoĂč la frustration face Ă un tel spectacle. Car si les scĂšnes dâaction sâenchaĂźnent, elles ne parviennent jamais Ă dynamiter lâambiance soporifique qui sâest installĂ©e progressivement : loin des numĂ©ros ultra-stylisĂ©s de Charlieâs Angels, ce sont des combats aux chorĂ©graphies obsolĂštes, digne dâun 007 bĂąclĂ©, qui prennent le dessus. MisĂšre misĂšre. Une seule question se pose encore. Comment des acteurs aussi talentueux ont-ils pu jouer dans une telle daube ? Quoiquâil en soit, en dĂ©pit dâune volontĂ© Ă©vidente de renouer avec la comĂ©die musclĂ©e, cela ne fait aucun doute : avec Target, McG a bel et bien ratĂ© sa cible, par manque dâinnovation ou dâhumour. A moins que ce ne soit les deuxâŠ
