Chloé
Cin'express : Gosford Park
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đŹ de Robert Altman
â avec Michael Gambon · Kristin Scott Thomas · Maggie Smith · Kelly Macdonald · Emily Watson · Helen Mirren · Clive Owen · Ryan Phillippe · Jeremy Northam
đ Sortie : 7 novembre 2001
Une trĂšs belle distribution, des costumes et des dĂ©cors somptueux, une mise en scĂšne plutĂŽt convaincante et pourtant⊠Rien nây fait ! Lâensemble semble tout droit tirĂ© dâune ennuyante photographie de la sociĂ©tĂ© anglaise aisĂ©e, sans panache et sans vĂ©ritable intĂ©rĂȘt. Evidemment, on pourrait, Ă la rigueur, y voir une critique des rapports aristocrates/serviteurs, dans tout ce quâils comportent de complicitĂ©, dâhumiliation et de dĂ©pendance. Mais lĂ encore, il manque quelque chose dâindispensable : une vision acĂ©rĂ©e ou rĂ©aliste, peut-ĂȘtre mĂȘme une pensĂ©e vraiment satyrique pour guider le fil de ces relations qui, a aucun moment, ne passionne. Au milieu de cette flopĂ©e de personnages, pour la plupart plus fades les uns que les autres, dont les difficultĂ©s, les histoires de famille complexes et les lubies ne nous concernent absolument pas, nous attendons â en dĂ©sespoir de cause â un meurtre qui tarde Ă arriver. Presque les 3/4 du film sont passĂ©s avant que lâintrigue ne dĂ©marre vraiment ! Et câest un policier. Bien sĂ»r ! Rien de choquant lĂ -dedans, nâest-ce pas ? Le problĂšme tient au rythme narratif complĂštement brisĂ© par dâĂ©ternels bavardages et des diners incessants⊠La complexitĂ© de lâintrigue et de trop nombreux personnages finissent par perdre le spectateur, dont le principal objectif sera de reconnaĂźtre qui est qui dans cette pseudo-enquĂȘte indĂ©niablement ratĂ©e. Heureusement, quelques bons acteurs â ceux qui ont hĂ©ritĂ© des meilleurs rĂŽles â, parviennent Ă livrer quelques prestations intĂ©ressantes : Maggie Smith et Kristin Scott Thomas, en bourgeoises glaciales, arrivent en tĂȘte mais il faut reconnaĂźtre que Ryan Philippe ou Clive Owen, dans le style « tĂ©nĂ©breux valets ambigus », ne sâen tirent pas trop mal non plus, Ă©chappant Ă cet austĂšre massacre avec Ă©lĂ©gance. Au final, Gosford Park ressemble davantage Ă un journal de cancans façon XXĂšme siĂšcle : une couverture qui prĂ©sente bien mais des articles ennuyeux, superficiels et inintĂ©ressants.

