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Cin’express : Millenium : Les hommes qui n’aimaient pas les femmes

🎥 Cin’express : 🎥

Millenium : Les hommes qui n’aimaient pas les femmes

🎬 de David Fincher ⭐ avec Rooney Mara, Daniel Craig, Christopher Plummer 🗓 Sortie : 18 janvier 2012


Nous connaissons tous l’histoire –plus ou moins. Il est à parier qu’au cours de ces années, vous avez entendu le nom de Stieg Larsson, auteur d’une trilogie policière baptisée Millénium, mort en 2004 alors qu’il venait de remettre sa saga à un éditeur. En 2009, vous avez eu vent d’un film, tiré du premier volet de cette trilogie où un nom s’imposait au-dessus de tous les autres: celui de Noomie Rapace interprète subtile et atypique du personnage féminin principal Lisbeth Salander. En 2011, après le succès des films suédois, vous avez sûrement entendu parler d’un autre projet d’adaptation, américain cette fois et dirigé par David Fincher. Si l’univers de Millénium vous est encore inconnu, allez découvrir l’univers de Larsson, façon David Fincher. L’ambition de Fincher est claire: si l’histoire de Lisbeth Salander et Mikael Blomkvist a déjà été vue, il faut que sa version surpasse celle des autres, qu’au lieu de suivre la voie toute tracée par Larsson, il parvienne à inclure son empreinte dans l’univers de Millénium. Et c’est avec brio qu’il insuffle son style dès le générique, qui tient lieu de présentation sublime, presque un court-métrage à lui seul. D’une durée d’environ trois minutes, soutenu par une musique de Led Zeppelin reprise par les compositeurs Trent Reznor et Atticus Ross ainsi que par Karen O, la chanteuse des Yeah Yeah Yeahs, ce générique ultra-stylisé présente des corps enlacés ou enchaînés, formés dans une matière sombre et épaisse qui s’insinue partout, jusqu'entre les touches d’un clavier. Jusqu’à s’enflammer. Les principaux thèmes sont abordés. Le ton est donné. L’action débute. Au cœur de celle-ci, la disparition d’Harriett, une jeune fille issue d’une famille aisée, les Vanger, dont l’histoire recèle de nombreux secrets. Autour de celle-ci, un duo improbable : celui d’un journaliste sur le déclin et d’une jeune hacker asociale. L’apparition de l’héroïne, Lisbeth, en moto et bardée de cuir, efface les doutes et l’écho des mauvaises langues : Rooney Mara (qui a la tache ingrate de succéder à Rapace), prouve qu’elle saura tenir son rôle, qu’elle sera certes une autre mais parfaite Salander. Au-delà de ce personnage atypique et de l’actrice quasi-inconnue choisie pour l’interpréter, Fincher prouve qu’il a toujours eut de l’instinct pour choisir le casting. Seconde prouesse durant le film ? Parvenir à faire du journaliste Mikael Blomkvist un héros intéressant, capable de tenir la route face à celui, hors du commun, de Lisbeth : choisi pour interpréter Blomkvist, Daniel Craig, humour ironique et charisme à l’appui, parvient à donner à son personnage une épaisseur insoupçonnée, investigateur et homme d’action à la fois. Ici, le duo Craig/Mara est hissé sur le même piédestal, offre la vision d’un couple inattendu, surdoué et imprévisible, à la sensualité aussi troublante que l’intrigue où il évolue. Si le casting est assez convaicant, Fincher aussi interprète le mythe Millénium avec toute la virtuosité dont il est capable: il respecte presque à la lettre l’intrigue élaborée par Larsson mais en efface les longueurs et livre un thriller sombre et implacable, au rythme soutenu, à la tension malsaine. Autre réussite du film, la différence avec laquelle Fincher tourne les scènes de nu, parfois avec pudeur, d’autres avec acidité, comme la scène du viol, véritable descente aux Enfers, qu’il nous fait vivre en même temps que la victime, en alternant les plans à l’intérieur de la chambre avec ceux de la porte qui se recule, montrant que tout échappatoire est impossible. Il faut souligner la capacité de Fincher à renouveler constamment le suspense, épaulé pour cela par l’incroyable travail des compositeurs Atticus Ross et Trent Reznor qui apporte une part manifeste à cette ambiance oppressante, électrique. Des paysages grandioses et glacés de la Suède à l’intérieur des maisons des Vanger (ensevelie sous le passé pour Harald, impersonnelle mais aménagée avec goût pour Henrick, aseptisée pour Martin), tout est orchestré pour donner à chaque lieu son importance. Le choix de couleurs joue également un rôle primordial pour capter l’ambiance particulière de Millénium. Si Millénium frôle la perfection, on peut souligner l’évolution enchevêtrée de l’intrigue, parfois difficile à suivre lorsque le spectateur n’est pas familier avec l’histoire, que l’absence de certains flash-backs est malvenue et qu’en inclure certains aurait permis une meilleure compréhension du film. Dernier point très gênant, réside dans le fait que, curieusement, après des scènes de violence inouïes, le meurtrier apparait presque comme minimisé dans sa perversité et sa folie. Pour le reste, on ne peut que saluer l’adaptation de David Fincher, en espérant qu’il reprendra vite les commandes pour la suite toujours avec Daniel Craig et Rooney Mara. Quant à ceux qui ont remis en cause l’utilité de refaire un film sur le sujet, ils devront convenir d’une chose. Le coup de maître est là. Rester proche du best-seller original en y apposant sa marque.

 

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