Chloé
Cin'express : Green Lantern
đ„ Cin'express : Green Lantern đ„
đŹ de Martin Campbell
â avec Ryan Reynolds, Blake Lively, Peter Sarsgaard
đ Sortie le 10 aoĂ»t 2011

Autre film de super-hĂ©ros ayant envahi lâĂ©cran cet Ă©tĂ©, Green Lantern promettait dâĂȘtre un adversaire de poids face Ă la concurrence, Ă savoir Captain America. Le duel Mavel/DC Comics Ă©tait engagĂ© : les deux plus grands Ă©diteurs amĂ©ricains de BDs ne sâaffrontaient pas quâen librairie mais aussi au cinĂ©ma ! RĂ©sultat : Captain America a vu lĂ une victoire Ă©clatante⊠Car Green Lantern fait ressortir ce quâil y a de pire dans les films de super-hĂ©ros : Ă savoir des effets spĂ©ciaux tape-Ă -lâĆil et un scĂ©nario infime, bien trop mince pour donner la moindre consistance Ă lâhistoire. Le rĂ©alisateur Martin Campbell prĂ©fĂšre - câest visible dĂšs les premiĂšres secondes - sâorienter sur les scĂšnes dâaction que sur ses personnages et la trame du film. A tort dâailleurs, puisquâon sâennuie au bout dâune petite heure, dans lâattente dâune profondeur qui ne viendra jamais⊠Les dialogues sont pauvres, les rares touches dâhumour atteignent un niveau proche de zĂ©ro, le rythme est trĂšs inĂ©gal et sâenlise dans un manque dâintĂ©rĂȘt flagrant. Green Lantern, malgrĂ© des efforts flagrants pour lâĂ©viter, se prend bien trop au sĂ©rieux et reste ce quâil a toujours Ă©tĂ© : un pur produit marketing ! A trop nĂ©gliger les personnages et le scĂ©nario, Campbell finit par lasser les spectateurs Ă une vitesse surprenante⊠Ainsi, le personnage principal est le meilleur exemple quâon puisse donner : Hal Jordan (incarnĂ© par un Ryan Reynolds totalement las et dĂ©sĆuvrĂ©), est fade, horriblement clichĂ© et ses quelques accĂšs mĂ©lodramatiques ne suffisent pas Ă lui donner une Ăąme ; câest un stĂ©rĂ©otype ambulant, qui ne parvient pas une seule seconde Ă convaincre le public en justicier traumatisĂ© par la mort de son pĂšre. Presque aussi insipide, sa fiancĂ©e, Blake Lively : un rĂŽle fĂ©minin quasi-inexistant, tout juste bon Ă suivre bĂȘtement son cher Hal. Sur plus de deux heures, on ne peut soulever que deux bons points : le « mĂ©chant » Dr Hammond, qui se rĂ©vĂšle ĂȘtre le personnage le plus intĂ©ressant du film (interprĂ©tĂ© avec talent par le gĂ©nial Peter Sarsgaard) et la musique de James Newton Howard, tout simplement fantastique, qui parvint Ă donner un minimum dâintensitĂ© aux scĂšnes. Chose Ă©trange : les points faibles de Captain America sont les points forts de Green Lantern (un mĂ©chant gĂ©nial et une bande-son sensationnelle). On regrette la performance hors du commun de Reynolds dans Buried et le Casino Royal rĂ©alisĂ© par Campbell : tous deux ont dĂ©jĂ montrĂ© quâils savaient faire des choix plus judicieux que ce nanar visuellement hideux et scĂ©naristiquement infect.

