Chloé
Cinâexpress : Harry Potter et les reliques de la mort - partie 2
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Harry Potter et les reliques de la mort - partie 2
đŹ de David Yates â avec Daniel Radcliffe, Rupert Grint, Emma Stone đ Sortie : 13 juillet 2011
Comment clĂŽturer une saga qui sâest Ă©tirĂ©e sur plus de dix ans, a rĂ©unie des millions de fans et, finalement, sâest avĂ©rĂ©e la plus rentable de lâhistoire du cinĂ©ma ? Avec huit films au total, Harry Potter est devenu incontournable. La raison de ce succĂšs repose en partie sur les enfants qui ont grandi au mĂȘme rythme quâHarry, Ron ou Hermione : a huit ans, ils dĂ©voraient les livres ; Ă onze (et mĂȘme moins) ils voyaient LâĂ©cole des Sorciers au cinĂ©ma⊠A dix-huit et plus, ils dĂ©couvraient le dĂ©nouement de cette incroyable aventure. Harry et ses amis peuvent se vanter dâavoir inspirĂ© de nombreux jeunes moldus⊠Et leur famille avec ! Car le tour de force de cette saga, câest de sâadresser Ă tous, de parler aux spectateurs quel que soit leur Ăąge et leur centre dâintĂ©rĂȘt ! Pourquoi ? SĂ»rement parce que lâunivers, si surprenant et complet de J.K Rowling, est toujours aussi riche au fil des aventures. Les jeunes hĂ©ros sont devenus adultes, alors que lâhistoire devenait toujours plus sombre et plus mature. De quoi parler aussi bien aux gosses quâĂ leurs parents ! La preuve est lĂ : au box-office mondial, les huit films font partis des quarante plus gros succĂšs, avec toujours, un accueil trĂšs positif de la critique et des spectateurs. Harry Potter et les Reliques de la Mort â seconde partie avait suscitĂ© de telles attentes quâelles semblaient presque impossible Ă satisfaire. David Yates, le rĂ©alisateur, peut se vanter dâavoir rĂ©alisĂ© Ă lui seul la moitiĂ© de la saga. De lâOrdre du PhĂ©nix (plutĂŽt moyen, dâailleurs) Ă la seconde partie des Reliques de la Mort, Yates a passĂ© cinq ans de sa vie avec Harry Potter. Ces Reliques de la Mort devaient ĂȘtre sensationnelles : une apothĂ©ose, une conclusion spectaculaire. Le choix de David Yates pour poursuivre la saga pouvait dâabord paraĂźtre suspect : aprĂšs lâexcellent Coupe de Feu de Mike Newell, son Ordre du PhĂ©nix avait déçu par son manque dâaction et dâĂ©motion. QuâĂ cela ne tienne ! Yates tenait dĂ©jĂ sa revanche avec Le Prince de Sang-MĂȘlĂ©, bien mieux rĂ©ussi et plus Ă©quilibrĂ© que le prĂ©cĂ©dent. La premiĂšre partie des Reliques de la Mort, qui jouait sur la psychologie, le doute et lâangoisse avait du charme et Yates montrait sa maĂźtrise de lâunivers de Rowling. Seulement voilĂ , le film nâĂ©chappait pas Ă quelques longueurs et Ă un ton mĂ©lodramatique un peu trop convenu. Avec cette seconde partie, Yates reprend du service mais cette fois avec plus de justesse que dans les trois prĂ©cĂ©dents films. Il renoue mĂȘme avec ce qui avait fait le succĂšs des quatre premiers volets. La fĂ©erie du premier (introduite via de nombreux flash-backs, idĂ©e trĂšs rafraichissante), les Ă©lĂ©ments mythologiques du second (Ă©pĂ©e de Gryffondor et crochet de Basilik sont au rendez-vous), le cĂŽtĂ© sombre du troisiĂšme et le spectaculaire du quatriĂšme (les scĂšnes dâaction sont dâune rare intensitĂ©, les effets spĂ©ciaux trĂšs rĂ©ussis)⊠Mais la touche de Yates reste lĂ , dramatique et sobre Ă souhait. Câest avec brio que Yates signe son dernier film : Daniel Radcliffe, Rupert Grint et Emma Watson sont comme toujours parfaits, si imprĂ©gnĂ©s de leur personnage quâon regrette de voir sâachever leur performance. Mais la mention spĂ©ciale revient Ă Alan Rickman qui, bien quâhabituĂ© aux rĂŽles de mĂ©chants (dans Robin des Bois notamment ou encore Sweeney Todd) arrive toujours Ă nous surprendre dans le rĂŽle de Rogue. Touchant, bouleversant, le comĂ©dien frappe par sa facultĂ© dâadaptation et la palette de sentiments quâil nous fait traverser. Tout en nuance, son Rogue froid, complexe (voir mĂȘme attachant) nous prouve quâil nâavait pas encore tout donnĂ©. Nous pouvons Ă©galement saluer les scĂšnes dâaction mĂ©morables, celle de Gringotts qui rentrera sans nul doute dans les annales ainsi que la bataille finale explosive, inoubliable. Car le duel entre Lord Voldmort et Harry, comme le laissait prĂ©sager la bande-annonce, est spectaculaire, surpassant mĂȘme celui de la Coupe de Feu ! Lâeffet 3D est dâailleurs utilisĂ© Ă bon usage pour renforcer la puissance de lâaction et des combats. Ces scĂšnes dâaction furieuses sont entrecoupĂ©es par une certaine nostalgie propre Ă Yates alors que le suspense se maintient jusquâau dernier quart dâheure. Yates reste proche au maximum du roman de J.K Rowling, autant quâil Ă©tait possible de le faire. Car adaptĂ© un tel roman nâĂ©tait pas sans risque et Yates sâen sort avec les honneurs qui lui sont dus. Dâautre part, quelle joie de retrouver lâintĂ©gral du casting, une toute derniĂšre fois. Neville Longdubat (hilarant, tout simplement gĂ©nial Matthew Lewis), la famille Weasley au complet, Minerva McGonagall (inoubliable Maggie Smith), Drago Malfoy (cher Tom Felton, quâon aime tant dĂ©tester), Seamus Finnigan (Devon Murray qui signe un retour explosif)⊠Et jâen passe ! Seul regret, lâapparition dâHagrid (trop brĂšve pour ĂȘtre retenue) ainsi que la façon vraiment fouillis dont le rĂŽle de Rogue est expliquĂ©. David Yates signe avec brio la fin culte dâune saga qui ne lâest pas moins.

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