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  • Photo du rédacteurChloé

Série files : A Korean Odyssey (화유기 / Hwayugi)

🎥 Série files : 🎥

A Korean Odyssey (화유기 / Hwayugi) ~ Intégrale

Un drama ambitieux mais imparfait

⭐ avec Lee Seung-gi, Cha Seung-won, Oh Yeon-seo, Lee Hong-gi,

Jang Gwang, Lee Se-young, Lee El, Song Jong-ho, Kim Sung-oh,

Sung Hyuk, Sung Ji-ru, Yoon Bo-ra, Jung Jae-won, Im Ye-jin...

Un drama attendu

A Korean Odyssey, Hwayugi en VO, comptait parmi les dramas les plus attendus de ces derniers mois. Diffusée entre le 23 décembre 2017 et le 4 mars 2018, la série asiatique avait suscité l'attention du public et des critiques à plus d'un titre...

En premier lieu, elle signait le retour à la télévision de Lee Seung-Gi, véritable icône nationale, chanteur et acteur talentueux, après l'inévitable service militaire qui l'avait tenu à l'écart des plateaux durant deux ans.

Elle regroupait à ses côtés un casting de choc et de charme avec, en tête, deux stars : Lee Hong-ki (chanteur du groupe F.T Island, vu dans You're Beautiful) et Cha Seung-won (Man on High Heels, The Greatest Love, You're All Surrounded). Pour seconder le trio, une foule d'acteurs impressionnants à la réputation des plus solides - Lee Se-young (Hot Young Bloods), Lee El (It's Okay That's Love, Inside Men, Monster), Song Jong-ho (Reply 1997) ou encore le vétéran Jang Gwang.

Histoire de ne rien gâcher, le scénario était entre les mains des sœurs Hong, ô combien renommées dans la sphère dramaphile. On leur doit notamment You're Beautiful, My Girlfriend Is a Gumiho, The Greatest Love et Master's Sun. Avec A Korean Odyssey, elles renouaient pour l'occasion avec Lee Seung-Gi, Lee Hong-ki et Cha Seung-won, chacun ayant été à l'affiche d'au moins une de leur production.

Surtout, le drama espérait suivre la voie dorée tracée par Goblin. Cette romance fantastique portée par Gong Yoo (Coffee Prince, Dernier train pour Busan) et Kim Go-eun (Coin Locker Girl, Monster) fut LE succès d'audience retentissant qui avait marqué 2017.

Fort de cette réussite en tous points, tvN se voyait bien réitérer l'exploit... Et autant le dire tout net, le résultat est très loin des espérances.

Lee Seung-Gi ou pas.

Un univers et une mythologie fascinants

Le postulat original* de cette odyssée coréenne s'inscrit dans une ambiance mythologique très marquée, parfois drôle mais surtout extrêmement sombre et morbide. Le premier épisode nous présente Seon-Mi, une fillette dotée de la capacité de voir les esprits. La petite est incitée par Woo Hwi-chul à pénétrer dans une maison enchantée... Une fois sur place, elle fait la connaissance d'un dieu mineur rétrogradé. Puissant, roublard, espiègle et colérique, il répond au nom de Son Oh-Gong. Ce dernier, maintenu captif par un sortilège, lui propose un marché : si elle le libère, elle bénéficiera de sa protection à chaque fois qu'elle prononcera son nom. Mais, une fois libéré, Oh-Gong la manipule et efface son nom de son esprit.

Des années plus tard, en 2017, Seon-Mi est devenue la PDG d'une société immobilière. Solitaire, elle profite de son métier pour exorciser ses potentiels achats des démons qui y vivent. De son côté, peu assagi, Oh-Gong vit aux crochets du Roi Woo - ce dernier étant lui-même un monstre, à la tête d'une agence de divertissement. Oh-Gong et Woo essaient chacun d'obtenir une promotion au rang de Dieu et multiplient pour cela les bonnes actions... Mais, lassé par le refus catégorique des autorités à le voir revenir au royaume céleste, il décide d'employer une technique plus radicale : trouver le dénommé Sam Jang, doté d'un prodigieux pouvoir, afin de le dévorer et devenir le plus puissant des dieux.

Lorsqu'il découvre que Sam Jang n'est d'autre que Seon-Mi, Oh-Gong se trouve dans l'obligation de la protéger des autres démons afin de préserver son immense pouvoir pour lui-même... Vous l'aurez compris mais les premiers épisodes offrent un lot impressionnant d'esprits maléfiques, de pouvoirs sensationnels et de coups bas orchestrés par les monstres. L'univers est très riche et pour un peu qu'on connaisse vaguement l'oeuvre culte dont il s'est inspiré (le classique chinois La Pérégrination vers l'Ouest), il est vraiment appréciable de chercher le lien entre les personnages du XVIème siècle et ceux du XXIème.

Le premier épisode atteint un niveau d'excellence hélas jamais égalé par la suite : non seulement il pose les personnages et les enjeux à la perfection mais en plus, il est d'une beauté folle. La maison où est enfermé Oh-Gong évoque un labyrinthe de miroirs, les bougies apportent à l'ensemble une chaude lueur dorée... Le tout est à la fois magnifique et vaguement inquiétant, à l'image de son prisonnier ; on perçoit très clairement le danger d'une bâtisse pareille, tout comme la fascination exercée sur l'enfant qui a osé s'y aventurer.

A titre de comparaison, seuls les épisodes 2 et 5 peuvent prétendre à une telle réussite : l'intrigue projetant Seon-Mi et Oh-Gong dans le passé, où ils doivent faire face à deux terribles menaces (un monstre adepte de la polygamie et une petite fille psychopathe), un soin tout particulier a été accordé aux couleurs, afin de souligner le côté "daté" de ces mondes.

De fait, lors de ce fameux épisode 1, le scénario est aussi réussi que le visuel : Seon-Mi a tout d'une Alice expédiée droit dans Le Pays des Merveilles, qui doit faire face à des règles qui la dépassent, affronter des choses qui lui font peur et des êtres ô combien troubles.

Des protagonistes génialement tordus ... A une exception

Car troubles autant dire que les personnages le sont !

Ces monstres aux pouvoirs hors-du-commun, visant le statut de divinité, se rapprochent très clairement de l'image que nous avons des anciens Dieux : ils sont matois, égocentriques, surdoués, calculateurs, capricieux... Et ils aiment passionnément, quitte à détruire le monde pour sauver l'être chéri !

Aussi, il est très difficile de percer à jour leurs véritables intentions, tant dans leur rapport aux humains que dans l'amitié qu'ils affichent entre eux. Ils n'hésitent pas à se trahir, à changer de camps afin de tourner la situation à leur avantage... Clairement, la confiance n'est pas de mise qu'il s'agisse de l'esprit taureau Woo, du cochon superstar PK ou du singe futé Oh-Gong.

Si le cas de ce dernier est vite moins complexe (on s'aperçoit rapidement qu'il s'attache réellement à Seon-Mi), le Roi Woo est un excellent exemple : il cache un passé tragique qui le pousse à manipuler son entourage avec prudence. Le personnage est aussi dangereux que drôle, d'autant plus qu'il est escorté en permanence par la Secrétaire Ma, un démon chien qui lui est dévoué corps et âme. S'il semble parfois soutenir Oh-Gong et réellement se soucier de son sort, il est difficile, jusqu'au dénouement, de savoir si leur amitié est solide ou non.

De même, l'attachement de PK pour la zombie Nantie est un obstacle pour d'autres héros, tant l'affection qui lui porte est source de discorde avec l'entourage....

Ce parti-pris peut en agacer certains qui jugeront leurs attitudes incohérentes mais en réalité, sur ce point, c'est tout le contraire : les monstres sont toujours raccords avec leur évolution et leurs ambitions, de même avec leur nature égocentrique les pousse à agir seuls.

Le fait de savoir s'ils vont ou non se poignarder mutuellement dans le dos est également une source de tension plutôt bien exploitée. Clairement, ce ne sont pas les esprits démoniaques qu'il faut redouter dans Hwayugi mais bel et bien les personnages principaux...

Cela dit, l'un des personnages de la série, lui, pose régulièrement problème. Et comme il s'agit de Seon-mi, c'est un vrai handicap à l'histoire ! Notre héroïne, dès l'épisode 6, commence sérieusement à dérailler : ses décisions n'ont aucun sens, elle se contredit sans cesse, tergiverse concernant son amour, se montre égoïste et vite détestable... Ce ne serait pas un problème si c'était voulu : sauf que l'ensemble du scénario tente désespérément de nous convaincre qu'elle est une protagoniste sensible et attachante alors que tous ses actes prouvent le contraire ! Elle est présentée comme une femme forte mais est incapable de gérer la moindre situation seule et se retrouve constamment dans le rôle de la demoiselle en détresse. Résultat ? Elle est vite antipathique à l'extrême, surtout que Son Oh-gong, de son côté, affiche une personnalité haute en couleurs passionnante à suivre. Du coup, il n'y a aucune tension, aucune sensualité dans le couple principal. Lorsque l'on retrace point par point la relation entre Seon-mi et Oh-gong, on ne comprend même pas que le Grand Sage égal au Paradis, comme il aime à se surnommer (!) puisse s'éprendre d'elle. Or la romance tenant une place très importante, c'est sérieusement gênant. Le scénario n'arrange pas les choses puisque, en multipliant les arcs narratifs autour d'elle, il renforce ses incohérences !

Le problème ne vient pas uniquement des scénaristes mais aussi de son interprète. Oh Yeon-seo, pourtant adorable dans Come Back Mister, est ici d'une fadeur constante. Mono-expressive, elle ne parvient jamais à retranscrire le tumulte intérieur que subit son personnage : l'amour fou qu'elle éprouve pour Oh-gong, la peur qu'elle ressent à l'idée de le perdre ou qu'il finisse par la tuer, son sens du sacrifice, son indécision concernant sa place dans ce monde, elle qui n'est ni humaine ni liée au Royaume des Cieux... Rien de tout cela ne transparaît dans son jeu ! Sa prestation désincarnée ne nous permet jamais réellement de nous identifier à elle, à l'exception de quelques moments touchants - notamment avec Melle Nantie lors de l'une des rares scènes vraiment belles la mettant en avant.

En réalité, l'actrice n'est tout simplement pas assez talentueuse pour redresser un personnage bancal et est totalement supplantée par le reste du casting... Qu'il s'agisse de Lee Seung-gi, Cha Seung-won ou Lee Hong-ki mais aussi des personnages féminins secondaires beaucoup plus intéressants et mieux interprétés : Lee El dans le rôle de la Secrétaire Ma est aussi hilarante que géniale et Lee Se-young, qu'elle campe une zombie captivante ou une prêtresse sadique, est toujours sensass et crédible.

Voilà comment planter du même coup son héroïne ET son intrigue amoureuse.

Des problèmes majeurs

Mais si le seul soucis résidait en une héroïne bécasse et une actrice moyenne, il serait facile de passer outre. Or, comme dit plus haut, Korean Odyssey a de sérieuses lacunes niveau scénario.

Dès qu'Assanyeo, principale antagoniste du milieu de saison, apparaît, l'intérêt décline sérieusement. Non pas que cette méchante ne soit pas fascinante (elle l'est !) simplement le rythme est aussi constamment cassé par des sous-intrigues à n'en plus finir...

Les premiers épisodes, centrés sur la chasse aux démons par Seon-Mi et Oh-Gong, le tout suite à un chantage du Roi Woo, étaient non seulement intéressants mais permettaient d'assister à un véritable rapprochement des personnages.

Certains, sous couvert de fantastique, abordaient des thèmes sociaux graves : la maltraitance enfantine, le suicide, l'anorexie/boulimie, la perversion des mœurs, la dangerosité des réseaux sociaux, les collabos etc. Ils étaient donc volontairement angoissants et profonds, avec plusieurs niveaux de lecture.

La 2nde partie de la série suit une trame plus générale mais est plombée par un second antagoniste totalement inutile (un professeur meurtrier aux ambitions politiques) qui n'aurait dû rester que secondaire et non prendre une place si importante. Elle est aussi beaucoup plus sage et moins poussée dans ses thématiques, se voulant plus spectaculaire sans en avoir les moyens. Délaisser son côté horrifique a été l'un des pires choix scénaristiques possibles car elle faisait, jusqu'alors, la patte du drama...

A trop traîner, HywaguiHwayugi finit par se perdre en chemin, à délaisser des personnages et des développements importants, ce qui l'oblige à bâcler allègrement son dénouement afin d'apporter une conclusion à chaque intrigue. Exit donc le duo Nantie/PK qui ne connaîtra aucune conclusion satisfaisante, la quête du Roi Woo pour retrouver son fils ou tout simplement l'approfondissement de la personnalité d'Assanyeo...

Les épisodes 16, 17, 18 et 19 sont tout simplement mauvais d'autant plus qu'ils ne bénéficient visiblement plus du budget nécessaire pour leur donner forme et que les effets spéciaux en pâtissent de plein fouet. C'est risible, ça part dans tous les sens et ça a manqué d'enterrer un drama des plus prometteurs... Bref, une débandade en règle.

Divertissant mais loin de la réussite attendue

Aussi frustrant que soit Hwayugi, tout n'est pas à jeter, bien au contraire.

La plupart des personnages sont attachants et leurs personnalités sont assez poussées pour rendre leur évolution intéressante à suivre. Et il en va de même pour tous ceux que nous n'avons pas eu le temps de mentionner dans cette chronique, tels que l'assistant de Seon-mi, le messager des cieux, la starlette Alice dont le corps se retrouve squatter par un prince du royaume aquatique ou encore le petit escroc de la boutique ésotérique, aussi arnaqueur que charmant. Dans l'entourage d'Oh-gong, on ne peut que tomber sous le charme du Général Hiver, un être généreux mais aussi trouble que les autres, contraint de partager son enveloppe charnelle avec la Fée Été, sa sœur. Sung Hyuk incarne les deux facettes de ce même corps et il est juste incroyable.

Les premiers épisodes bénéficient également d'un budget confortable qui leur permet des effets spéciaux sympathiques et renforcent l'aspect mythologique.

Les démons affrontés sont assez flippants pour garantir une bonne dose de frissons et tomber doucement de la féerie à l'horreur, sans que cela ne casse la continuité.

Quant à l'épisode final, s'il s'avère un peu décevant, il peut néanmoins être salué sur le dénouement de l'intrigue principale englobant Son Oh-gong et Seon-mi : exit le happy-end tant redouté et ses moult niaiseries forcées avec vue imprenable sur Séoul ! La fin, bien plus douce amère, est très bien amenée. Elle souligne réellement l'implication d'Oh-gong et le dévouement tendre de Seon-mi à son égard.

Précédemment, nous avons souligné le manque d'approfondissement quant au sort des autres personnages... Mais, si la fin de leurs arcs respectifs est frustrante, ce n'est pas tant dans l'aboutissement de ceux-ci que dans la façon dont il arrive, trop brutale et trop vite expédiée. En soit, l'idée qu'aucun personnage ne connaisse une fin véritablement heureuse donne beaucoup d'intérêt à cet ultime épisode. Ils n'ont pas réussi à accomplir tous leurs objectifs loin de là, et parfois d'une manière qu'ils ne souhaitaient pas : ce parti-pris est non seulement plus réaliste mais aussi plus osé que dans la majeure partie des dramas. Il est intéressant de noter que, malgré leurs pouvoirs, leurs sacrifices, ils ne parviennent pas à gagner sur tous les fronts et que tout n'est pas résolu pour autant. Il y a certes une amélioration quant à leur situation d'origine mais d'autres combats les attendent, et ils en ont bien conscience.

Autre point fort : la musique. Sa bande-originale compte quelques morceaux véritablement sympathiques qui restent en tête. Let Me Out de NU'EST W vient régulièrement conclure les épisodes et apparaît dans les moments d'action ; When I Saw You est un thème romantique parfait pour Son Oh-gong porté par la voix rauque de Bumkey ; I'll Be By Your Side est une autre balade pop signée MeloMance ; le morceau If You Were Me, né de la collaboration de Yuna, Jimin & Yoo Hwe-seung bouge suffisamment pour accompagner les scènes d'insouciance du drama ; enfin Believe, de Mackelli, souligne à l'inverse les moments d'émotions. Bref, une BO soignée et calibrée.

A voir ?

A Korean Odyssey / Hwayugi est un drama ambitieux mais imparfait, qui hélas pâtit sérieusement de sa seconde moitié... C'est frustrant de voir un tel potentiel mis à mal par un scénario bancal et donc, concrètement, à éviter si vous êtes d'un naturel tatillon.

Niveau drama fantastique, mieux vaut se pencher sur Goblin que nous évoquions en introduction ou My Girlfriend Is a Gumiho, histoire de prendre votre dose quotidienne de Lee Seung-Gi et d'apprécier l'une des séries les mieux menées par les Sœurs Hong !

A bon entendeur, salut ;)

Les + :

  • des personnages aux motivations complexes et intéressants à suivre, interprétés par des acteurs géniaux

  • dix premiers épisodes soignés et visuellement recherchés

  • une transposition contemporaine intrigante d’un classique chinois

  • une BO sympathique


Les - :

  • une héroïne insupportable campée par une actrice fade

  • une romance mal exploitée et inégale

  • une seconde partie kitsch et brouillonne

  • un scénario bourré d'incohérences

*Puisque j'ai écrit le résumé sur Wikipedia, je me sens tout à fait légitime à répéter ce que j'avais rédigé alors (et non ce n'est pas de la fainéantise, juste de l'économie de temps :P).

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